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l’état de ladite chapelle. Comme aussi de celle qui est auprès, dans une bastide de M. de Saint-Laurent, appelée la Tour du Puget[1].

Il nous a rapporté, le 27e juillet, qu’il avait trouvé l’autel de la chapelle de Sainte-Pétronille découvert[2] sans pierre sacrée, n’y ayant même point de place creusée au milieu dudit autel pour l’y mettre. Qu’il y a deux gradins sur l’autel. Que le tableau représente sainte Pétronille et saint Jean-Baptiste à gauche, et au-dessus une Vierge tenant le saint Enfant Jésus, ledit tableau dans un cadre de bois fort simple et presque neuf. Qu’il n’y a point d’ornements dans ladite chapelle. Qu’on y en fait porter de la cathédrale le jour de la fête, c’est le 30e mai. Qu’il y a grande dévotion dans la chapelle et qu’on y dit, ledit jour, cinq ou six messes. Que les pénitents de Saint-Jeannet et de Saint-Laurent y vont en procession avec leur prieur ou vicaire, suivis d’une grande partie des habitants des deux paroisses, Qu’on n’y dit point de messe le reste de l’année.

La quête qu’on y fait le jour de la fête peut aller à trois livres, lesquelles sont employées aux fournitures et petites dépenses qu’on y fait. Qu’on y porte ordinairement la relique, que l’on a dans la cathédrale, de sainte Pétronille, pour l’exposer à la vénération du peuple.

Qu’il n’y a point de marche-pied à l’autel. Que le corps du bâtiment est en bon état. Le sanctuaire est blanchi et vouté. La chapelle est fermée par un balustre de bois. Les murailles en sont assez noires. Le plafond est de bois[3] et le pavé est de brique. Que l’avant-chapelle est ouverte par trois arcs qui en soutiennent le toit. Qu’il y a deux portes. Celle vers le midi ne se ferme qu’en dedans, par un morceau de bois. L’autre est à présent sans serrure et toujours ouverte.

La chapelle est sur le chemin qui va du Broc à Saint-Laurent, à une lieue et demi environ de Vence. Qu’il y a une ouverture dans la muraille pour donner du jour à l’autel, laquelle peut avoir deux pans de long et quatre doigts de large, sans vitre ni châssis.

Il nous a dit que le rentier du domaine de M. de Saint-Laurent, qui est le plus proche voisin, s’était offert de garder la clef de la chapelle, d’en avoir soin et d’empêcher que les passants ne commettent des irrévérences près de ladite (chapelle).

Il y a eu une visite en 1668 de cette chapelle par M. Arnoux, vicaire général. Il dit qu’il y a une messe d’obligation le 31e mai que le chapitre fait dire. Il fournit les ornements nécessaires. Que le chapitre est obligé de l’entretenir puisqu’il en retire la lime, Il ordonne les réparations nécessaires[4].

  1. Le Puget, dit aussi le Pugeton et le Puget-Treize-Dames, fait partie du terroir de la Gaude. Rattaché depuis la Révolution à la commune de Saint-Laurent-du-Var. M. de Saint-Laurent est un Pisani, devenu seigneur de Saint-Laurent par la vente que Crillon lui a fait de la seigneurie épiscopale.
  2. L’autel découvert : sans nappe, et non sans toit. On est passé du 20 au 27 juillet.
  3. Bourchenu écrit "le plat fond".
  4. Ce paragraphe a été ajouté à la marge, sans renvoi dans le texte. Le procès-verbal de la visite qu’Arnoux, vicaire général de Mgr Godeau, a pu faire de cette chapelle n’est pas conservé. À la page suivante du manuscrit, Mgr Bourchenu avait commencé de rédiger l’ordonnance, qui devait la conclure . Puis après avoir en avoir rédigé vingt lignes, il les a biffées.