Page:Fabre - Chroniques, 1877.djvu/130

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Il faut dire bien haut que les gens qui ne s’abonneront pas à L’Événement n’auront point d’excuse. Nous avons mis notre bureau sur le chemin de tout le monde. On ne peut aller de la Basse-Ville à la Haute-Ville, ni de la Haute à la Basse, sans passer devant notre porte, et l’on ne saurait négliger d’y entrer sans parti pris de ne pas s’abonner. Je suis convaincu, lecteur, que vous ne connaissez pas d’autre maison en ville. Elle vous crève les yeux de chez vous.

Vous savez bien cette ancienne maison à côté du Bureau de Poste, sur les marches mêmes de l’escalier de la Basse-Ville ? Eh bien ! c’est là. La maison de la Poste et la nôtre sont de vieilles voisines à peu près du même âge ; elles pourraient s’en conter long sur bien des choses passées, si elles causaient ! Je mentirais si je disais que notre demeure est un palais. Loin de là, mais le poste est le meilleur de la ville. Nous la réparons d’ailleurs un peu, et bientôt elle paraîtra plus jeune que son âge. Il faut aux vieilles maisons comme aux vieilles personnes un peu de toilette, pas trop. Les gens qui s’intéressent aux anciennes résidences de Québec, seront heureux de voir que celle-ci a un retour de jeunesse, une belle vieillesse.

Confessons qu’elle a eu une existence accidentée. Lorsque nous l’avons prise, elle n’était pas positivement en tenue de fête. Il a fallu lui passer un linge sur la figure.

Ce n’est pas la première imprimerie qu’aient contenue ces murs ; ils connaissent la secousse de la presse et l’odeur de l’encre. Notre excellent confrère du Mercury y a eu longtemps ses bureaux.

Ainsi, lecteur, vous n’ignorez plus rien. Je vous ai dit plus haut ce que serait L’Événement ; je vous ai révélé sa politique ; vous savez maintenant où il demeure, où vous le trouverez tous les jours, du matin au soir, heureux de vous voir : si vous ne vous abonnez pas, c’est que vraiment vous n’avez pas l’abonnement facile.