Page:Fabre - Chroniques, 1877.djvu/184

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teurs, inquiets de ne le point voir revenir, des dépêches ainsi conçues :

— État de la province toujours très-grave. Impossible de quitter M. Dunkin.

Le gouvernement, lui aussi, était vivement ému, comme le Napoléon de la gravure. Le discours de clôture qu’il a porté à ses yeux le dit assez. Il ne se lassait pas de contempler les figures déjà martiales, les allures déjà parlementaires, des jeunes soldats avec qui il a fait sa première campagne.

— Sans vous, a-t-il dit aux députés, sans vous, je vais me trouver bien seul !

Après les adieux officiels, il y a eu les adieux officieux. Le gouvernement a voulu aller reconduire la Législature jusqu’à la gare de Lévis. Là, on a retardé le départ du train, pour laisser aux amants le temps de se dire encore une fois leur tendre secret. Puis, le cri impitoyable de la locomotive a retenti, et la députation a disparu au loin dans un nuage de fumée.