sociale ; elle possédera une bibliothèque magnifique. Qu’en échange de tant d’avantages, la future capitale reçoive largement les exilés qui vont s’asseoir à son foyer, qu’elle s’efforce de renouer la chaîne brisée de leurs habitudes, qu’elle leur rende, petit à petit, l’aisance et le confort qu’ils ont laissés derrière eux. Québec avait été formé par la nature et l’esprit de ses habitants pour être une capitale. Ottawa n’a pas de meilleur parti à prendre que d’imiter ce modèle et de faire en sorte que le monde officiel, depuis le ministre jusqu’au plus humble fonctionnaire, retrouve Québec sur les bords de l’Outaouais.
C’est ce que vous avez fait, et aujourd’hui, en se trouvant à Ottawa, on croit n’avoir pas quitté Québec. Toutes les préventions sont dissipés, tous les préjugés ont disparu. On rit des fiables d’autrefois. C’est la même généreuse hospitalité, la même cordialité entre compatriotes, la même sympathie pour le talent. Vous avez prouvé à tous ceux qui viennent à Ottawa que le sort ne s’est pas trompé en la faisant capitale. Ottawa est déjà une grande ville ; vos rues sont si belles et si larges que lorsqu’on retourne à Québec après la session on prend ses rues étroites pour les passages de l’hôtel Russell ; l’on est tenté de chercher en plein air le numéro de sa chambre. En quelques années, vous avez fait des progrès énormes. Nous ne sommes pas habitués à aller si vite que cela à Québec : une maison par année, voilà notre moyenne. Il n’y a que dans les années bissextiles que nous en construisons deux à la fois ! Nous ne sortons guère des réparations ; le locataire est la règle et le propriétaire l’exception !
En voyant vos constructions élégantes, on sent que vous aviez un magnifique modèle sous les yeux et que les beaux édifices parlementaires qui font l’orgueil de votre cité, ont trouvé en vous de judicieux imitateurs. Hélas ! nous autres à Québec, nous n’avons à imiter que notre vieil Hôtel du Parlement dans lequel on cuit à point et en sortant duquel