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P. S. Je vous inclus un petit compte de $10. C’est pour usage de ma salle à dîner, lorsque vous êtes venu me voir avec un avocat et que nous avons réuni cinq ou six voisins. J’espère au moins que vous vous rappellerez cela.

Ou bien comme celle-ci :

Monsieur,

La lettre par laquelle vous me réclamez le paiement d’une somme de $12, balance due sur le mauvais cheval que vous m’avez vendu, l’année dernière, ne vous fait pas honneur. C’est une vengeance sans doute, Monsieur : vous voulez mettre sur la paille les gens qui ont voté contre vous. Je savais bien que vous ne valiez pas grand’chose, mais je ne vous pensais pas si bête fauve. J’attendrai une lettre de votre avocat, pour informer de votre persécution, à mon égard, tous les journaux de la province, tous vos collègues du Parlement, ainsi que le Gouverneur-Général.

Voilà un tableau abrégé de votre avenir électoral. Refusez-vous de l’accepter ? Dites-le de suite, et je m’en vais.

L’Amoureux. — Messieurs, je demande à protester contre ce que vous venez d’entendre. J’en suis indigné pour ma part. Est-il possible que nous en soyons arrivé, non pas à admettre l’existence de pareilles choses, mais seulement à les entendre expliquées et excusées sans rougir ! S’il est vrai que, quelque part dans notre pays, il se passe des choses qui ressemblent à ce qu’on vient de dire, ce n’est pas dans notre comté qu’on voit ou qu’on verra jamais de pareils scandales.

Il faut qu’on sache que notre comté ne se vend pas. On mérite sa confiance : on ne l’achète pas. Le patriotisme ! voilà ce qui l’inspire ; le talent et la probité ! voilà ce qu’il recherche et ce qu’il acclame. Il peut y avoir, ici comme ailleurs, des faiblesses particulières ; mais l’immense majorité est désintéressée et dévouée au bien.

L’Orateur. — Je ne répondrai qu’une chose à mon contradicteur : c’est qu’il est jeune, bien jeune, trop jeune. Je demande que nous revenions aux choses sérieuses.