Page:Fabre - Souvenirs entomologiques, première série, 1916.djvu/312

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par moi comme point de départ. Jamais d’eux-mêmes ils ne s’étaient éloignés à pareille distance, car pour bâtir et approvisionner sous le rebord du toit de mon hangar, tout le nécessaire est à portée. Le sentier au pied du mur fournit le mortier ; les prairies émaillées de fleurs dont ma demeure est entourée fournissent nectar et pollen. Si économes de leur temps, ils ne vont pas chercher à quatre kilomètres de distance ce qui abonde à quelques pas du nid. Du reste, je les vois journellement prendre leurs matériaux de construction sur le sentier et faire leurs récoltes sur les fleurs des prairies, en particulier sur la sauge des prés. Suivant toute apparence, leurs expéditions ne dépassent pas une centaine de mètres à la ronde. Comment donc mes dépaysées sont-elles revenues ? Quel est leur guide ? Ce n’est certes pas la mémoire, mais une faculté spéciale qu’il faut se borner à constater par ses étonnants effets, sans prétendre l’expliquer, tant elle est en dehors de notre propre psychologie.


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