Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/79

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Qui poursuit nos amis.

ÉLIANTE.

Qui poursuit nos amis.Est-il bien vrai ? Grands dieux !

L’AVOCAT.

Nous allons chez Rolet… Triste et bonne rencontre !
Robert à ses côtés à nos regards se montre.
« Le hasard est heureux, suivant ce que je voi, »
Me dit monsieur Alceste en s’approchant de moi.
« Volez vers nos amis ; ma funeste aventure
« Doit les tenir en peine. Allez, je vous conjure ;
« Rassurez-les bien vite, instruisez-les de tout ;
« Et, pour pousser enfin nos scélérats à bout,
« Revenez sur-le-champ avec monsieur Philinte :
« Il peut faire à Robert mettre bas toute feinte. »
D’accord de ce projet, je viens donc vous chercher

ÉLIANTE.

Ô secours généreux ! ah ! qu’il doit vous toucher,
Monsieur !…

L’AVOCAT.

Monsieur !…Ne tardons pas ; cet espoir qui nous reste…

PHILINTE.

Oui, mon carrosse est prêt ; venez.


Scène III

ÉLIANTE, PHILINTE, L’AVOCAT, ALCESTE.
ÉLIANTE.

Oui, mon carrosse est prêt ; venez.Que vois-je ? Alceste !…

PHILINTE.

Est-ce vous, cher ami ?…

ÉLIANTE, avec sentiment, prenant les mains d’Alceste.

Est-ce vous, cher ami ?…Vous n’imaginez pas
Ma joie à vous revoir.

ALCESTE.

Ma joie à vous revoir.Je plains votre embarras.
J’ai senti vos douleurs bien plus que mon outrage,
Madame ; et des pervers si j’ai trompé la rage,
Je bénis mes destins, assez favorisés