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kalten Heilquellen), en Suisse ; — Marienbad (de Marie ; comprenant Salzbrunnen ou Kreutzbrunnen [de l’eau salée et de la croix], Stahlbrunnen [source ferrugineuse : Stahl, acier), Carolinenquelle [source de Caroline], Schlangenbad [bain des serpents], où est un Staubbrunnen [fontaine aux douches : Staub, poussière]) ; — Wiesbaden (bains des prés : Wiese, prairie)[1], Wildbad (Thermæ Ferinæ), située dans une vallée à la fois romantique et sauvage (in wildromantischer Umgebung). Ses eaux thermales (warme Quellen) furent nommées wild (sauvage ; — bêtes sauvages) parce qu’un sanglier, poursuivi par des chasseurs jusqu’auprès de ces sources, en aurait révélé l’existence. Ou bien elles auraient été appelées d’abord Thermæ Sylvestres (Waldbad), parce que la contrée était couverte de bois ; — Belecke (jadis Badelecche ; le premier composant indique ein Badehaus que l’on y voit encore avec une source d’eau minérale ; le second composant se rattache à Lecke (Leckhaus auf Salinen) ou au verbe lecken = stillare, rigare. On trouve aussi une localité nommée Badelachen (principauté d’Eisenach).

Il y a aussi des eaux thermales à Pyrmont (dont le nom paraît signifier « bouche à feu » : Feuer, feu, grec πῦρ, Mund, bouche, ouverture ; ce mot indiquerait peut-être un ancien cratère)[2] ; à Sultzmatt (au pied du Heidenberg), à Seltz (dans le

    fresser (rongeur de la peau : Haut, peau ; Fresser, mangeur ; glouton ; fressen, manger, ronger), parce qu’on enlevait la peau aux malades avec l’eau du Sprudel. Les ulcères étaient cicatrisés avec d’autres bains.

  1. Cette localité était jadis nommée Aquæ Mattiacæ. Les Mattiaci étaient un peuple du Taunus dont le nom parait avoir été traduit par Wiesbaden. En effet, Matte = Wiese (prairie) et bad a eu le sens de ach (eau).
  2. Selon quelques érudits Pyrmont serait pour Viermund