Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/16

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iv

Il est vrai qu’il arrive à des Français de faire quelquefois des quiproquo. Naguère un de nos écrivains, qui s’occupe spécialement d’une chronique théâtrale et qui se mêle aussi de politique, a, dans son journal, placé Angers en Bretagne ; un autre journaliste faisait naguère descendre à la gare Saint-Lazare ou de l’Ouest le roi d’Espagne qui arrivait de Belgique (gare du Nord). Un de nos savants, très versé dans la géographie de l’époque tertiaire, a fait passer Saint-Gaudens de la Haute-Garonne dans les Hautes-Pyrénées. En traduisant les télégrammes des journaux d’Outre-Rhin, les polyglottes de l’Agence Havas font quelquefois des bévues singulières. Ainsi, en 1871, ils ont annoncé que Bismarck devait, au mois d’août, aller à Seebad, endroit que l’on chercherait vainement sur la carte. Ce mot allemand veut dire tout simplement « bain de mer. » En mars 1883, une dépêche de Rome, publiée par le Standard, parle de l’évêque de Leghorn, à propos d’un vaisseau qui venait d’être lancé à Livourne. Dans la dépêche qui résume l’article du Standard, on n’a pas même l’air de se douter que Leghorn est la forme an-

    étudié la géographie des chotts, non pas en flâneur, mais pour créer une mer intérieure dans le Sud de l’Algérie ? Que n’aurions-nous pas à dire sur Dupuis, Francis Garnier, Henri Rivière, qui ont naguère découvert et exploré, au Tonkin, le Hong-Kiang (fleuve Rouge), appelé par les Annamites Song-Koï (fleuve principal), voie commerciale qui nous offre un débouché direct avec le sud-ouest de la Chine ? Nos compatriotes ont fait là des expéditions qui ressemblent à l’épopée américaine des Cortez et des Pizarre. Que n’aurions-nous pas à dire au sujet des voyages de Crevaux, de Savorgnan de Brazza, de Bonnat, de Bayol, etc., etc. ?