Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/17

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glaise de Livorno. Au mois d’août 1882, la même Agence Havas envoyait Arabi-Pacha dans un monastère, au lieu de l’envoyer à Monastir, en Roumélie. Ce sont là des confusions qui se produisent chez tous les peuples, et on aurait tort de croire que ces négligences sont spéciales aux Français.

Les Allemands n’en sont pas exempts. Ainsi, on a remarqué que la Neue preussische Zeitung nommait M. L*** comme professeur à l’école de Chartres (Schule zu Chartres) et archiviste de l’Hérault. Cependant M. L*** n’a enseigné ni à une école de Chartres ni à l’École des Chartes : il a tout simplement été élevé à l’École parisienne des Chartes. Si nous parcourions les journaux d’Outre-Rhin, nous constaterions que les bourdes et les pataquès fleurissent abondamment sur les bords de la Sprée et de tous les cours d’eau de l’Allemagne, car les Tudesques ne sont pas plus que les Français à l’abri d’un écart de plume ou de mémoire. L’erreur est moins pardonnable lorsqu’il s’agit de livres qui ont dû être composés avec lenteur, à l’aide des plus sûrs éléments d’information et de contrôle. Un ouvrage de ce genre est bien certainement le Geographisch-statistisches Lexicon (Dictionnaire de géogr. et de statist.) de Ritter (5e édition remaniée et améliorée par A. Stark ; — Leipzig, 1864-1865). Or, en le consultant, j’eus la curiosité de savoir ce que l’on y disait de la ville de Castres (Tarn) ; et j’appris que cette ville est, encore aujourd’hui, un évêché (Bischofsitz, siège épiscopal)[1]. Il nous sera sans doute permis de trouver que ce renseignement ne dénoterait pas une érudi-

  1. En corrigeant les épreuves des dernières feuilles de ce livre, j’ai eu l’occasion de voir un exemplaire de la nouvelle et dernière édition du Dictionnaire de Ritter (Leipzig, 1883). Dans cet exemplaire, récemment acquis par la Bibliothèque nationale, j’ai constaté que le renseignement erroné auquel j’ai fait allusion a été supprimé par M. Lagai, le nouvel éditeur.