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pourraient se rattacher à une même racine qui signifiait « couvrir, » protéger ; cfr. lieben, aimer ; ce mot paraît avoir le sens primitif de protéger, couvrir : c’est ainsi que hold [jad. attaché, dévoué, fidèle ; auj. attaché, favorable, propice] et Huld [bienveillance, amitié] se rattachent à hüllen [couvrir] qui avait le sens de mettre à l’abri, protéger). Lobach peut se rattacher aussi à Loh-Bach.

Bram, Brame, Bräme, bord, bordure ; lisière boisée d’un champ, Waldrand, Waldgehege, Forstbann ; cfr. Brombeere, baie de ronce ; v. h. all. brâma, rubus, vepres, m. h. all. brame, épine ; Bram, corps long et pointu ; alène ; petit måt ; de l’anc. verb. bremen, piquer ; auquel se rattache le subst. Bremse, taon ; serre ; pinces ; tenailles : — Bram (riv.), Bramau, -bach, -felde, -first (First, sommet ; = ou pour Forst, forêt), Bramstedt ; — Brem, Breme, Bremen[1] ; — Brembach, Bremgarten (enclos du bord [de la Reuss]), ville dont on a transformé le nom en Pranggarten (prangen, briller), afin d’y trouver une étymologie qui permette de dire qu’elle est dans une belle situation.

Hag, haie ; improprement buisson[2] ; bosquet ; par extens.

  1. On a rattaché ce nom à Bräme, parce que cette ville était bâtie sur le bord, sur le rivage, sur la ligne qui sépare la terre de la mer. D’autres disent que Bremen était la frontière de l’empire allemand vers l’Océan et que, pour ce motif, elle fut nommée Bräme, quasi fimbria (bord). Dans ce cas, Bräm serait synonyme de Uferrande. Mais il peut se faire que ce mot se rattache à l’anglo-sax. et au vieux norois brim (flot, onde) ou qu’il vienne de prame, embarcation (holl. praam, prame, gabarre, bac) dont on faisait usage, en ce lieu, avant qu’on eût construit un pont sur la Weser. D’un autre côté brem a signifié « marécage, marais. »

    Quelquefois brem a remplacé le celtique bren, colline.

  2. En v. h. all. hagana, goth. ahana, signifiait barbe d’un épi de blé, paille, fétu ; et puis, buissons épineux, épines  ; cfr. lat.