Page:Fabre d’Envieu - Noms locaux tudesques, deutsche Ortsnamen, 1885.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 141 —

ville à Jupiter Ammon ; à Ham (Cham), fils de Noé ; — à ἄμμος sable ; à amnis, fleuve ; aux Chamaves ; à Hemmen [empêchement] ; à Hamme, angl. ham, jambon ; à Hamen (truble ; — v. all. haman, prendre ; lat. hamus ; cfr. hemmen, arrêter, retenir).

Leuben et love ont aussi le sens de forêt, bois (Laube, espace couvert ; cabinet de verdure, bas sax. löve, m. h. all. loube ; bas lat. lobia, loupia ; Laub, feuillage ; angl. leaf, suéd. löf, dan. løv, m. h. all. loup). La forêt vierge formait comme un immense plafond de verdure (voy. p. 137).

Garten (primit. haie, clôture ; enclos), jardin (irl. gartan, petit jardin ; garry, jardin ; gort, gurt, gart, lieu cultivé, labouré, essarté, champ ; cfr. latin hortus) : Morgarten (l’enclos du marais : Moor).

Park, parc  ; cfr. bergen, Burg, Pferch (celt. parwg, enclos, champ clôturé ; irl. pairc, champ) : Parkmore (grand champ) ; Phœnix Park ne signifie pas « le parc du Phénix. » Les Anglais ont formé ce dernier mot de l’appellation irlandaise : Fionn-uisg, que l’on prononce finisk, et qui signifie belle eau, eau pure, limpide, claire. Ainsi Phœnix Parc signifie « Parc où il y a une belle source. »

Rain et Rein (bas sax. reen, suéd. ren), bande de terre non labourée qui marque la séparation de deux champs (abgrenzender Landstrich ; raie, dėrayure ; lisière [d’une forêt] ; gazon ; pacage, de hrinangrenzen, délimiter, séparer par des limites ; cfr. κρίνειν ; lat. cernere ; Rand, bordure) : Rain, Raindorf, Rainrod, Rein (Bavière et Steyermarck ou Styrie), Reinhausen, Reinheim ; — Hohenrain.

Sondern, séparer, sonder (jad. séparé ; prép. sans) et la forme sunder, désignent des terrains séparés, des portions d’une forêt qui ont été détachées, isolées (en Westphalie, ce radical signifie ein abgesondertes, aus der Markengenossenschaft