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Aarwangen (v. située sur l’Aar), Dürrwangen (dürre, sec, aride), Ellwangen (champ planté d’aunes : Eller, dialect. pour Erle, aune, arbre), Feuchtwangen (feucht, humide), Hohenwang (hoch, haut), Horwang (v. h. all. hor, boue, marais ; cfr. celt. eabar, ébar, boue). — Dans la mythologie scandinave, Freya recevait les occis dans son enclos appelé en norois Folk-vangar (pelouses des guerriers : Volk, peuple, nation, foule ; plus particulièrement gens de guerre, guerriers).

Dans l’Oberland bernois, on emploie le mot wang pour désigner une plaine (Fläche) naturellement couverte d’herbe, par opposition à une plaine cultivée ou à une contrée stérile. Le Maienwand (muraille de mai : Mai, mai ; jeune pousse, jet ; Wand), près des sources du Rhône, se nomme en réalité Maienwang (le champ des jeunes pousses, des fleurs).

Wang est quelquefois précédé de la sifflante sch qui exprime dans quelques contrées la lettre s, marque du génitif : Eberschwang (de Eber, sanglier ; ou du celt. eabar, boue), Osterschwang (le champ des pâquerettes, Osterblume, fleur de Pâques : Ostern, Pâques). La résidence du roi de Bavière, nommée Hohenschwangau se distingue par l’épithète de hoh, hoch (haut) du village voisin Schwangau (mot qui ne vient pas de Schwan, cygne ; mais de s-wang), situé dans la plaine.

Wang et wangen ont été changés quelquefois en ang, angen et Anger (prim. terre cultivée ; puis gazon, terrain gazonné ; terrain inculte ; pacage ; en compos. pâturage, champ, enclos) : Angerburg (château du pacage), Erlangen (= Weideplatz mit Erlen : Erle, aune), Wolfsanger (champ du loup : Wolf) ; — Bernang (pacage ou enclos de la colline : celt. bern, montagne)[1].

  1. Les formes ang et ong ont été conservées dans beaucoup de noms terminés en ange, agne, onge et ogne.