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teresse. » Cette étymologie reviendrait à celle qui rattache le nom de cette ville à Werl (= Werder = Flussinsel), car Werl paraît n’être qu’une forme de bar (p. 210). Dans ce cas, le mot Berlin aurait trait à l’île qu’entourent les eaux de la Sprée ou à un bâtardeau, peut-être le Mühlendamm (chaussée des moulins : Mühle, Damm) qui doit son nom à des moulins situés du côté de Berlin.

D’autres écrivains ayant remarqué que Berlin est située dans un terrain sablonneux, ont rattaché ce nom à berle qui, en wende, signifiait « terre inculte. » On a eu aussi recours à un mot wende qui signifierait « terre argileuse » (Lehmboden) ou même un lieu de douane (eine Zollstätte).

Il n’était pas possible de ne pas recourir à un nommé Berla, fondateur de la ville (der von einem gewissen Berla gegründete Ort, oder besessene Platz, Gut). Le nom de Berla se rattacherait du reste au slave, et le Dr Beyersdorf nous laisse le soin de décider si Berla, Brala doit désigner den Sammler, Zubringer, Ernährer, Herrn, oder den Dieb, Räuber, Nehmer, Fortträger (das Ausland, 1873).

La mythologie n’a pas non plus été oubliée. On a songé aux villes Beraun, Berun, qui rappellent le souvenir du dieu slave Perun.

D’après Ebel, le mot Berlin désigna d’abord l’endroit où l’on menait paître les oies, le Gänsewerder (prairie aux oies : Gans, oie). Ce pâtis communal aurait reçu le nom de Berlin, et ce nom serait dérivé de pero (plume, en slave) et aurait signifié « le lieu de la gent emplumée. »

Killich propose une étymologie plus complète. Il dérive ce nom de pero (plume) et de lin qu’il rattache au slave linatj, se dépouiller, muer (sich entschälen, mausern) ; de sorte que perlin signifierait un « lieu où les bêtes à plume muent » (Federverlierplatz, Mauserplatz, un lieu an dem sich das