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païen ; — die Heide, bruyère ; lande couverte de bruyère ; jadis champ, plaine) :

Bingerloch (trou de Bingen) que l’on croyait communiquer avec un gouffre ou tournant nommé Gewirr (confusion, désordre ; entortillement, entrecroisement : wirren, confondre, méler ; brouiller)[1] ; Drachenloch (trou du dragon ; — creux de rocher, où, d’après la légende, Strouthan [le coq du combat ou du bois : Hahn, coq ; v. hanan, crier, chanter ; Strauss, jad. combat ; streiten, combattre ; — Strauss, autruche, lat. struthio ; — m. h. all. struot, strût = Gebüsch, Wald] de Winckelried [F., p. 152] tua un dragon, Drache ; — dans le voisinage, on trouve Drachenried et Drachencapelle), Haigerloch (trou de la pie : der Häher, Häger, Hieger, Heyer, pie ; geai : en v. h. all. heigiro, l’alcyon, heigero, heiger, ital. aghirone, provenç. aigron ; franç. hairon, héron), Schafloch (trou des moutons ; Schaf, mouton, brebis ; — caverne de glace, près du Rothhorn, dans les Alpes, où, en été, les bergers réunissent les troupeaux, pendant le mauvais temps) ; l’Urnerloch (le trou du pays d’Urner ou Urseren ; passage ou galerie sombre, creusée dans le roc, qui traverse le Teufelsberg [mont du diable] et conduit dans la vallée d’Urseren et au village d’Andermatt), das Wetterloch (le trou des tempêtes : das Wetter, temps, mauvais temps, tempête), Wiesloch (Wiese, prairie), etc.

Le mot Loch (creux), a pris en anglais la forme low (adj. bas, inférieur, au point de vue de la situation, comme un terrain bas, la marée basse), en flamand la forme loo qui est

  1. Plus loin, on voit un second tournant ou gouffre qui a un aspect, effrayant et que l’on nomme die Bank (léger exhaussement du terrain, petite élévation ; banc ; siège long, banquette, banc ; pont), parce que, en cet endroit, le fleuve est obstrué par un amas de rochers.