Page:Fadette - Les contes de la lune, 1932.djvu/58

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L’une d’elles, jeune philosophe, les gronda et les sermonna :

— Nous n’avons plus nos écharpes ? La belle affaire ! Lorsque nous habitions les forêts et le sommet des montagnes, nous ne les possédions pas encore, et vous savez que nous nous en passions fort bien ! D’ailleurs, nous n’avons pas le choix ! nous ne les avons plus ! Soyons raisonnables et jouissons de notre belle vie qui ne sera guère changée.

Revenues à la raison, elles se consolèrent à la pensée que le Vent du Nord ne les importunerait plus.

Et la vie reprit, un peu plus monotone et sédentaire, mais très douce.

Un soir, qu’assemblées sur la plage, elles devisaient gaiement, elles virent, au loin, l’espace s’argenter ; une clarté étrange se répandit, des rayons de toutes les nuances de l’arc-en-ciel commencèrent

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