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DE L’ORTHOGRAPHE

c’est ce qui embarrasse le plus les enfants ; c’est ce qui nous embarrasse nous-mêmes et nous fait ouvrir notre dictionnaire ; c’est contre quoi la langue a regimbé constamment depuis Ronsard. Cela me suffit et c’est un assez gros morceau pour le moment, et le reste n’est presque que vétilles.

Je propose donc la francisation de tous les mots grecs et la suppression de toutes les lettres doubles — sauf les quelques cas où il me serait démontré qu’une suppression de lettre double crée une véritable et dangereuse confusion entre deux mots, ce qui me sera démontré bien rarement ; sauf aussi, bien entendu, le cas où les deux lettres n’ont pas le même son, et il est clair que je ne propose pas d’écrire accident « acident ».

Je ne suis pas ici pour les demi-mesures. Pour ce qui est de la francisation des mots grecs, quelques-uns disent : « On pourrait franciser les mots usuels et conserver grécoïdes les mots savants ».

Où commence le mot savant et où commence le mot usuel ? Théologie, mot savant, Athée, mot usuel. Et donc on écrira Téologie et Athée, ce qui n’a pas le sens commun et ce qui serait pour les enfants une complication et une difficulté.