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les portraits de famille.

enfant, Julienne trouva un admirateur de sa beauté, n’est-ce pas ? »

« Cela est vrai, » repartit la demoiselle, qui rougit bien fort ; « elle fut promise en mariage. Son prétendu étant venu la voir avant le jour fixé pour la noce, elle le conduisit dans tout le château, et lui fit admirer, de l’étage supérieur, la belle vue, qui s’étendoit jusqu’aux montagnes. Elle se trouvoit, sans s’en douter, dans la chambre où l’on avoit placé le malheureux portrait. Il étoit naturel qu’un étranger, surpris de le voir là tout seul, demandât qui il représentoit. Le regarder, le reconnoître, pousser un cri perçant, se précipiter vers la porte, fut, de la part de Julienne, l’affaire d’un clin-d’œil. Mais soit que, par un effet de la violence avec laquelle elle ouvrit