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Page:Fargèze - Mémoires amoureux, 1980.djvu/203

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corridor et l’escalier. La rue était devenue silencieuse. Il nous fut impossible d’y découvrir un fiacre. Fuyant les lumières, nous dûmes nous acheminer jusqu’à la rue du Bac. Un profond scellement de nos lèvres, dans l’ombre. Elle me quitta.

Au retour, comme je passais par la place Saint-Michel, je tombai sur la bande noceuse de mes amis. Laurette était avec eux, débarrassée de son boyard. Nous allâmes boire. Le grand jour, flambant de soleil, nous surprit errant d’une beuverie à l’autre. Cela devenait déraisonnable. Laurette m’offrit de venir dormir chez elle, mais dormir chez moi m’assurant un repos moins agité, je regagnai sagement ma chambre, où je fis disparaître toutes traces de ce qui venait de se passer. J’étais bien las. Quand, peu d’instants après, m’arriva ma chère Jeanine, je dus soutenir une lutte contre le sommeil pour ne pas la priver de son quart d’heure d’amour.