Page:Fargue - Le Piéton de Paris, 1939.djvu/196

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renoncé à abuser de la confiance et de la largeur d’esprit du personnel hôtelier. Faire un agréable séjour quelque part et filer sans régler sa note est une habitude dont certains hommes se débarrasseront difficilement. Celui-ci essayera de remettre à la caisse des chèques sans provision, et parfois des billets faux. Celui-là commandera un déjeuner somptueux de plusieurs couverts au restaurant et en profitera pour emprunter cent francs au maître d’hôtel, après quoi il ira manger, debout, un croissant au bar voisin.

Il y a une anthologie à composer avec les stratagèmes employés par quelques voyageurs pour vivre gratis dans les conditions les meilleures du monde. La certitude que les directeurs sont en rapport avec la police ne les arrête jamais. Au besoin, quand la surveillance est étroite, ils la tournent à leur avantage et n’hésitent pas à se faire passer pour ambassadeurs ou rois. Un comparse, qui téléphone fréquemment de l’extérieur, contribue à la réalité de ces personnages et fait croire aux missions…

Une des questions qui sont particulièrement importantes dans le tourbillon de la vie d’hôtel est celle des chiens, source d’ennuis et de tracas, voire de complications diplomatiques pour le personnel. Une armée de grooms doit être mobilisée plusieurs fois par jour pour la promenade hygiénique des clients à quatre pattes. Il faut de plus éviter les rencontres entre pékinois d’opinions politiques différentes, rencontres qui dégénèrent rapidement en bagarres. Enfin, il faut