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Page:Fargue - Le Piéton de Paris, 1939.djvu/242

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cultés et des cafés littéraires, médecins du Berry, de Bourgogne ou de Hollande appelés à Paris par un congrès, ou par un grand malade universitaire qui n’entend pas changer ses habitudes, étudiants de tous les points du globe attachés à leurs cours, officiers en permission, femmes d’une élégance érudite. Des écrivains aussi ont une prédilection quasi instinctive pour ce quartier, où le métier d’écrire bénéficie d’une infinité de commodités invisibles.

J’ai rencontré là Brecht, l’auteur de l’Opéra de Quat’sous, le poète Mélot du Dy, Waldo Frank et bien d’autres. Lors du récent Congrès pour la défense de la Culture, c’est par groupes compacts ou par pays que les conférenciers, rapporteurs et militants, rentraient au Palace après les séances de la Mutualité : Tolstoï, Boris Pasternak, auteur de vers d’amour comme il ne s’en fait plus guère, Luppol, Ivanov, Tikhonov, Mme Karavaev, Gold, Carrangue de Rios, qu’accompagnaient dans la nuit, en refaisant le monde, Gide, Malraux, Aragon, Chamson, Bloch…

Le Français, bon client

Entre un grand établissement de la rue de Rivoli ou des Champs-Élysées et un hôtel comme le mien, il n’y a aucune différence de nature : Le même principe de cérémonial préside aux allées et venues, repas, habitudes des clients. Il se peut même que j’aperçoive mieux chez moi toutes les facettes et les nuances, toutes les com-