Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/123

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Elle répondit « oui » et ne bougea pas. Comme égarée, elle regardait autour d’elle.

— Ha ! – murmura-t-elle soudain… – c’est ici…

Étonné, il regarda comme elle. Et tout à coup, il tressaillit. Il se souvenait de ces sapins, de ces fougères… Oui, c’était ici, ici-même, qu’il avait baisé la bouche de Carmen ! Le goût de cette bouche regrettée et désirée sécha mystérieusement sa langue… C’était ici…

Mais… mademoiselle Dax ? que voulait-elle dire ?… savait-elle donc, elle ?… avait-elle vu, peut-être ?

Il appuya sur elle un regard inquisiteur. Elle rougit excessivement. Elle se détourna, comme pour fuir. Il la retint d’une main brusque. Elle chancela haletante, la taille molle et les seins dressés.

Alors, sans réfléchir, il se pencha sur elle ; et, sans qu’elle résistât, il but doucement la sueur de sa tempe…