Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/137

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cette grossièreté d’une femme délicate et noble se refusant à comprendre qu’il y a d’autres sensualités que le brutal contact de Chamfort.

Sans avoir bien souvent entendu nommer Chamfort, mademoiselle Dax s’empourpra. Mademoiselle de Retz, fort calme, avoua d’un signe de tête que la grossièreté en question était précisément son fait.

— Bon ! – railla Fougères, – la grâce vous touchera tôt ou tard, et je vous verrai amoureuse.

— Je l’ai été.

— Je sais, vous m’avez déjà conté ces petites anecdotes…

— Eh bien ?

— Eh bien, qu’elles soient ou non véritables… Ne criez pas, c’est par politesse pure et chaste que je mets votre parole en doute !… Que vous ayez ou non cherché des sensations nouvelles jusque dans d’autres lits que le vôtre, je n’en persiste pas moins à affirmer que…

— Que ?

— Que ce n’est pas la même chose.

— Patatras ! voilà un raisonnement qui tourne court. Sans vous vanter, Fougères, j’attendais mieux de vous.

— On m’a servi cette phrase en des circonstances plus mortifiantes… Mais daignez ne pas rire, et réfléchissez un brin. Vous figurez-vous, petite fille, qu’en ces divers mauvais lieux, où vous prétendez avoir perpétré des horreurs diverses… (j’admets le fait, quoique invraisemblable…)

— Merci de ne pas me traiter de menteuse.