— C’est que, – osa murmurer mademoiselle Dax, – je voudrais bien savoir…
— Savoir quoi ?
— Savoir si je suis encore fiancée, ou si c’est cassé…
Madame Dax, suffoquée de stupeur, demeura un quart de minute bouche bée :
— Comment ?… quoi ?… si tu es encore ?… Mais, bonté divine ! de quoi te mêles-tu ?…
Ce n’était pas tout à fait à tort qu’en un jour de clairvoyance, madame Dax avait cru devoir constater que le climat de Saint-Cergues ne réussissait pas à sa fille : jamais, deux mois plus tôt, mademoiselle Dax n’eût riposté d’un ton presque ferme, – comme elle fit :
— Je me mêle de mon mariage… de mon mariage, à moi…
Madame Dax n’en crut pas ses oreilles. Mais une pareille outrecuidance, de la part d’une enfant qui, quatre ans plus tôt, n’en était encore qu’aux jupes demi-longues, méritait sans conteste une homélie immédiate. Madame Dax ne recula pas devant sa tâche maternelle.
— Ma fille !… – commença-t-elle, selon l’exorde immuable ; et des épithètes véhémentes suivirent : depuis quand les demoiselles de bonne famille ne s’en rapportaient-elles plus à leurs parents du soin d’être bien mariées ?…
— Ton père et M. Barrier ont eu une discussion d’intérêts. Cela arrive tous les jours. C’est leur affaire à eux, et pas à toi. Il est déjà fort inconvenant que tu sois au courant de choses de ce genre, et nous n’en