Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/250

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bien que j’ai grand besoin de la compagnie d’un homme courtois, judicieux et disert, tel que vous.

L’homme courtois, disert et judicieux fit une telle révérence qu’il faillit tomber encore.

— Monsieur, – dit-il noblement, – votre offre est magnifique. Mais, hélas ! je dois, en toute loyauté, la refuser. Car je n’appartiens pas à la caste des gens fortunés qui s’asseyent aux fauteuils d’orchestre. En outre, je ne puis vous le céler, monsieur, je suis ivre.

— Monsieur, – déclara Fougères, péremptoire, les astrologues, les diplomates et les philosophes sont au-dessus de toutes les castes. Et Noé, dont vous faites cas, nous enseigna qu’il vaut mieux être ivre, comme vous et moi, que fou, comme l’humanité entière. Venez, monsieur !

— Je viens ! – dit le disciple de Noé convaincu ; je viens, et je m’abandonne à vous, monsieur, car, en vérité, vous parlez d’or.