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VII


M. Gabriel Barrier, fiancé de mademoiselle Dax, n’arriva pour dîner qu’à huit heures moins cinq. Et M. Dax étant rentré plus tôt d’un quart d’heure, madame Dax dut se priver d’agonir de reproches son mari, moins inexact que son futur gendre. Privation qui la mit de mauvaise humeur pour toute la soirée.

On attendait dans le salon, – un salon cossu, panaché de modern-style et d’un Louis XV jaune et rouge. – M. Gabriel Barrier entra, salua madame Dax avec cérémonie, puis secoua très longuement la main de M. Dax.

— Horriblement en retard, n’est-ce pas ? je vous demande un million de pardons : j’étais chez le commissaire de police.

— Rien d’ennuyeux, j’espère ?

— Moins que rien : un petit scandale au dispensaire… deux femmes qui se sont battues…

M. Barrier lâchait enfin la main de son futur beau-père, et s’approchait de sa fiancée. Debout devant la jeune fille, il acheva d’abord sa phrase :

… qui se sont battues, et qu’il a fallu accompagner au poste.

Puis, en guise de salut :

— Il a fait rudement chaud, aujourd’hui, hein, mademoiselle ?