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Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/82

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V


Cette dame Terrien, – jugea madame Dax en s’en retournant par la route poussiéreuse qu’elle préférait aux bois, – cette dame Terrien serait une brave femme, si elle se défaisait de son grand dadais de fils qui ne sait rien dire et de ce couple d’hurluberlus qu’elle a ramassé je me demande où !

À l’ouest, le soleil effleurait l’horizon. Le ciel couleur de cuivre déteignait sur la neige des montagnes, et la dentelle noire des sapins ressemblait au décor d’un prodigieux théâtre d’ombres.

— Par exemple, – madame Dax poursuivait son monologue, – pourquoi cette femme-là vit-elle séparée de son mari ? Qu’il lui ait fait la vie dure, c’est bien probable ; mais tous les maris en sont là, et une honnête femme sait se résigner. Non, il y a autre chose : cet homme a dû se conduire mal… Alors, oui, c’est une question de dignité… Mais en tout cas, elle a tort de jouer à la dame seule, comme si elle était veuve : ce n’est pas de bon ton.

Dans les bois qui dominaient la route, un troupeau attardé sonnaillait, et le clavecin des clochettes se mêlait au violon du vent dans les ramures.

— Ils ont l’air d’être riches, ces Terrien ; – madame Dax s’arrêtait pour calculer plus à l’aise : – leur maison