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plus de bateau…

— Eh bien ?

— Eh bien, il faudrait tâcher d’y arriver sans être vus des brigands de Mange-tout-cru. Reprenons vite nos sacs et cherchons d’abord une bonne cachette, en attendant que nous puissions nous sauver d’ici. »

On apercevait sur ce point de l’île une sorte de monticule entouré de gros arbres très-feuillus.

Ce fut vers cet endroit que les deux amis se dirigèrent, non sans prêter de temps en temps l’oreille aux bruits éloignés.

Ils n’en étaient plus qu’à une très-faible distance, quand Mimile dit à Charlot :

« Il me semble que j’ai vu remuer le feuillage de cet arbre, là-bas ; on dirait qu’il y a quelque chose de gros sur les branches.

— C’est peut-être le vent, dit Charlot en se rapprochant de son compagnon.

— Le vent ? il n’en fait pas ; non, il doit y avoir là-haut quelque créature vivante…

— Approchons doucement, et tirons nos couteaux pour être prêts à en faire usage si cela devenait nécessaire. »

Charlot obéit, mais il était facile de voir à son attitude qu’il ne fallait pas compter sur lui pour un combat à outrance.

Leur marche se ralentissait graduellement… Ils s’arrêtèrent enfin, le cou tendu, le regard anxieux, l’oreille inquiète.

Tout à coup le feuillage s’ouvrit avec violence, et une famille de faisans, aux ailes dorées, aux queues élégantes prirent leur vol au-dessus de leurs têtes avec une