Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/138

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» Ainsi, efforce-toi, mon fils, d’appliquer suivant nos ordres ta pensée au mariage et à la propagation de ta famille : c’est le plus grand bien, que tu puisses nous faire. » 1041.

« Je ne veux pas, reprit Djaratkârou, acquérir une épouse ni des richesses pour l’agrément de ma vie ; c’est en vue de votre bien seul que j’épouserai une femme.

» Je le ferai à une condition, en suivant les règles données, si j’obtiens l’approbation de vos révérences : je n’agirai pas autrement. 1042-1043.

» J’épouserai, en me conformant aux rites, une jeune fille, que ses parents voudront bien me donner comme une aumône, et qui est appelée du même nom que moi.

» Pauvre comme je suis, qui voudra me donner personnellement une épouse ? Mais, si quelqu’un m’en donne une, je la recevrai comme une aumône. 1044-1045.

» Ces points établis relativement au mariage, j’épouserai, mes aïeux, à cette condition toujours ; autrement, je n’épouserai pas. 1046.

» Ainsi naîtra un fils pour le salut de vos révérences : puissent, arrivés dans les palais éternels, mes aïeux savourer la félicité ! » 1047.

Ensuite, pour se marier, le brahme, ferme dans ses vœux, continua le Soûtide, parcourut la terre, en mendiant une femme ; mais il ne trouva point d’épouse. 1048.

Un jour le deux fois né entra dans une forêt et, se rappelant les paroles de ses aïeux, il se mit à crier lentement ces dix mots : « Faites-moi l’aumône d’une jeune fille pour être mon épouse ! » 1049.

Vâsouki, le roi des serpents, l’entendit et lui offrit sa sœur ; mais le pénitent ne voulut point l’accepter ; car,