Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/30

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poème fut exposé là dans son ordre. Quand il eut fini de resserrer et d’étendre : « Les sages désiraient, en vérité ! dans le monde, se dit le vénérable, cette vaste science, qui porte en elle ses abrégés et ses développements ! » Certains brahmes lisent le Bhârata en commençant par l’épisode de Manou, quelques-uns par celui d’Astika, ceux-là par celui d’Ouparitchara ; il en est qui le lisent entièrement. Les savants, habiles, les uns à raconter, les autres à retenir les vers du poème, font resplendir la science variée de ce docte recueil 49-53.

Après qu’il eut disposé, à force de pénitences et d’instruction théologique, l’éternel Véda, le petit-fils de Satyavatî, le fils de Parâçara, le savant brahmarshi, fidèle à son vœu, se mit à rédiger cette sainte histoire. Quand il eut achevé ce narré sans pareil : « Comment instruirai-je ici mes disciples ? » pensa le brillant Dwaîpâyana. À la vue de cette pensée dans l’esprit de l’anachorète, Brahma, l’instituteur fortuné des mondes, descendit ici-bas de soi-même par amitié pour le rishi et par affection pour le bien du monde. À son aspect le rejeton de Vâsavî, environné par tous les groupes des solitaires, sourit, s’inclina, ses mains réunies en coupe, et lui offrit un siège. Il décrivit un pradakshina autour d’Hiranya-garbha, assis sur le siège d’honneur, et se tint respectueusement à côté de son fauteuil ; puis, sur l’invitation de Brahma-Paraméshthi, Krishna s’assit joyeux près du siège avec un candide sourire. L’anachorète à la grande splendeur : « C’est moi, bienheureux, dit-il à Brahma-Paraméshthi, qui ai fait ce poème tenu en fort grande estime. J’ai fondé aussi, Brahma, un autre mystère, celui des Védas, avec les œuvres développées des Angas, des Oupanishads et des