Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Attends un moment, et tu le verras de retour. » 3903.

À ces mots de la jeune fille, ne voyant pas le rishi, mais ayant vu qu’elle avait une taille ravissante, de la beauté, un charmant sourire, 2904.

Qu’elle était rayonnante de corps, de pénitence, de répression des sens, qu’elle était douée de jeunesse et de grâce, le monarque de la terre lui tint ce langage : 2906.

« Qui es-tu, charmante ? et de qui es-tu fille ? Pour quel motif, et d’où, brillante d’une telle beauté, es-tu venue dans ces bois ? 2906.

» Tu as ravi mon cœur, jolie vierge, d’un seul regard. Je désire te connaître : ainsi, réponds à ma question, charmante. » 2907.

À ces paroles du roi, la jeune fille, sans quitter l’hermitage, lui fit cette réponse aux syllabes douces : 2908.

« Doushmanta, je suis estimée la fille du vénérable Kanva, l’ascète plein de constance, le magnanime, qui sait le devoir. » 2909.

« Ce révérend, le sage, que le monde honore, est voué à la continence, reprit Doushmanta ; la vertu même pourrait s’écarter de sa route, mais nonce digne ascète. 2910.

» Comment peux-tu, noble vierge, être estimée sa fille ? Il y a là pour moi le sujet d’un grand doute : veuille bien le dissiper. » 2911.

« Écoute de quelle manière m’est arrivée cette fortune, lui répondit Çakountâla, comment s’est accompli jadis cet événement ; écoute, sire, en toute vérité, comment je suis la fille du solitaire. 2912.

» Un jour, passant à l’hermitage, un rishi l’interrogea sur ma naissance ; écoute, prince, ce que lui raconta le révérend. 2913.