Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/407

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« Oh ! malheur ! Yayâti a tari la coupe de ses récompenses ! il tombe ce roi vertueux à la renommée si pure ! » Et moi : « Comment tomberai-je au milieu des bons ? » leur criai-je dans ma chûte du ciel. 3598.

» Je vis cette terre, que les Dieux appellent des sacrifices, dont ils y sont honorés, Yajnabhoû ; j’y descendis rapidement, et je sentis avec plaisir l’odeur des oblations s’élever de ces parages et la fumée des sacrifices piquer l’angle extérieur de mes yeux. » 2599.

« Après que tu eus habité, reprit Ashtaka, dans le Nandana, sous une forme charmante, une myriade de siècles, pour quelle raison, abandonnant les demeures suprêmes, où règnent les vertus de l’âge Krita, es-tu descendu vers la terre ? » 3600.

« De même qu’ici, répondit Yayâti, les hommes s’éloignent d’un parent, d’un ami, d’un père, qui a perdu sa richesse ; de même là, une fois la récompense de ses vertus épuisée, l’homme est abandonné par les troupes des Dieux et les souverains maîtres. » 3601.

« Que deviennent donc ceux, de qui la récompense est épuisée ? dit Ashtaka. Une impatiente curiosité emporte mon esprit de ce côté. Dans quel monde vont les plus distingués ? Et qui préside à ce monde ? dis-moi cela, car j’estime que tu es un savant. » 3602.

« Tous, ils tombent en gémissant, roi des hommes, répondit Yayâti, dans ce Naraka terrestre. Ils y croissent, les malheureux, pour servir à la nourriture des corbeaux, des chacals et des ardées. 3603.

» Il faut donc éviter dans ce monde, Indra des hommes, toute action méchante ou répréhensible. Je t’ai, prince, exposé tout : dis ! que dois-je encore te dire maintenant ? »