Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/507

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et noble Gândhàri au vœu bien constant songeait aux moyens de s’associer la tendresse d’une fille. 4530.

« J’aurai une centaine de fils, pensait la reine en son esprit ; il n’y a ici nul doute : l’anachorète n’a jamais parlé autrement. 4531.

» Si la part en sus des cent pouvait être une fille, enfant plus jeune que ses frères, j’en aurais une joie extrême ! 4532.

» Sans doute, mon époux n’a pas besoin d’une fille pour lui donner un fils, qui le fasse monter dans les mondes supérieurs ; mais il n’est rien, qui inspire aux femmes plus de joie que ne leur en cause un gendre.

» Si elle pouvait donc être une fille cette portion, qui est en sus des cent, je serais au comble de mes vœux, environnée de fils et de filles ! 4533-4534.

» Si j’ai dans la vérité, soit cultivé la pénitence, soit exercé l’aumône, ou offert des oblations, ou satisfait mes directeurs, qu’elle soit donc une fille, cette portion ! »

Dans ce même instant, le révérend Krishna-Dwaîpâyana, le plus vertueux des saints, ayant partagé lui-même cette boule de chair, en avait compté les morceaux et, trouvant un cent complet de portions, il dit à la fille de Soubala : 4535-4536.

« La centaine est complète ! ma parole n’aura donc pas été vaine. Mais voici une part, qui reste en sus des cent : qu’elle serve de substance pour une fille ! 4537.

» Elle sera une fille bien douée, comme tu le désires. » Ensuite l’homme aux grandes pénitences fit apporter un autre vase de beurre clarifié ; 4538.

Et l’anachorète, opulent de macérations, y déposa la part destinée pour être une fille. Ici, Bharatide, finit mon récit