Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/584

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devant lui, ses deux mains réunies aux tempes. 5263.

Ensuite Drona, sire, dit ces mots à Ékalavya : « Si tu es mon disciple, héros, paye-m’en les honoraires ! » 5264.

À ces mots, Ékalavya répondit, plein de joie : « Révérend, que te donnerai-je ? Veuille bien mon maître me donner ses ordres ! Il n’est rien à moi, que j’excepte du présent, qui est dû à mon gourou, ô le plus savant des hommes versés dans les Védas. » 5265.

« Donne-moi ton pouce, reprit l’anachorète, en récompense de mes leçons ! » Et, à ces effroyables paroles du brahme, Ékalavya, 5266.

Conservant sa promesse dans la vérité, ne sortant pas un instant de la soumission, le visage gai et l’âme non abattue, 5267.

Se trancha le pouce résolument et le donna au terrible Drona. Désormais le prince Nishâdain tira ses flèches avec les seuls doigts de sa main mutilée ; mais il ne fut plus, monarque des hommes, aussi prompt qu’avant.

L’âme joyeuse alors, Phalgouna vit ses inquiétudes se dissiper ; et la parole de l’anachorète, qui avait dit : « Nul autre ne surpassera jamais Arjouna, » resta une parole de vérité. 5268-5269.

Deux élèves du pieux Drona étaient propres au combat avec la massue : Douryodhana et Bhîma aux âmes toujours bouillantes de colère. 5270.

Açvatthàman excellait pour la connaissance de tous les secrets ; les deux jumeaux, fils des Açwins, étaient au-dessus de tous les hommes pour le maniement de l’épée. 5271.

Youddhishthira était sans égal pour combattre sur un cheval ; Arjouna, célèbre en tous lieux jusqu’à l’Océan,