Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/125

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» Ivres, nous irons doucement sur des mulets, des chameaux et des ânes dans ces forêts aux routes unies de caréyas, de karils et d’acacias. 2,044.

» Nous mangerons des gâteaux de farine, des boules de riz grillé et moulu, arrosé de babeurre ; et, quand nous aurons repris des forces dans la route : « Comment, nous dirons-nous, enlever les vêtements des caravanes de ces voyageurs ? Et comment les tuerons-nous, malgré leur grand nombre ? » Quel homme raisonnable voudrait habiter, ne fût-ce qu’un instant même, au milieu de ces cruels Vâhîkas, de ces brahmes déchus, qui ont un tel caractère ? Tels sont, dit[1] le brahme, ces Vâhîkas, de qui la route est vaine. 2,045-2,046.

» Tu en retrancheras pour toi la sixième partie des deux côtés, quant au vice et à la vertu. » Après qu’il eut dit ces choses, le vertueux brahme ajouta ces nouvelles paroles :

« Écoute ce qu’il a dit touchant ces orgueilleux Vâhîkas : « Là est une chanson rakshasaine, que l’on chante toujours dans cette grasse ville de Çâkala, le quatorzième jour de la quinzaine obscure, au son du tambour frappé dans la nuit : « Quand chanterai-je de nouveau dans Çâkala ces chansons Vâhîkaines ? 2,047-2,048-2,049.

» Rassasiée de chair de bœuf, ayant bu du rhum de mélasse, la sourâ et l’asava, bien parée, environnée de vierges et de femmes adultes, 2,050.

» Je mange de nombreux béliers, accompagnés de poignées d’oignons, de la viande de sanglier, de bœuf, de coq, de vautour et de chameau. 2,051.

» À quoi vous sert d’être nés, vous, qui ne mangez pas

  1. Oukiâ, texte de Bombay.