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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/316

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Qui avait des fils de perles pour ses multitudes de lotus, la poussière de la terre pour ses guirlandes de flots ; que les guerriers vaillants et respectables traversaient aisément, mais qui était difficile à traverser par les lâches ;

Dans un instant, ce tigre des hommes fit couler ce fleuve, qui avait des guerriers pour ses requins et son embouchure dans l’empire des morts ; 3,904.

Rivière horrible, effrayante, accroissant la terreur des gens timides, semblable à la Vattarani, difficile à traverser et dont les insensés ne peuvent aborder à la rive ultérieure. 3,905.

De quelque côté qu’il entrât dans cette armée, le Pândouide, le plus grand des héros, y tuait les guerriers par centaines de mille. 3,906.

Lorsqu’il vit, grand roi, une telle prouesse, que Bhîmaséna avait acccomplie dans la bataille, Douryodhana dit ces mots à Çakouni : 3,907.

« Fais mordre la poussière, mon oncle, au vigoureux Bhîmaséna. S’il tombe dans le combat, la grande armée Pândouide, à mon avis, expire avec lui ! » 3,908.

Ensuite, l’auguste Soubalide, empêché par ses frères, s’avança, équipé pour une grande bataille. 3,909.

Quand le héros se fut approché de Bhîma, il arrêta dans le combat ce guerrier au courage épouvantable, comme un rivage retient le séjour des makaras. 3,910.

Arrêté par ses traits aigus, Bhîma lui fit obstacle à son tour. Çakouni envoya sur lui au flanc gauche, à l’endroit du sein même, des nârâtchas empennés d’or, aiguisés sur la pierre. Ces traits épouvantables, revêtus des plumes du paon et du héron, ayant percé la cuirasse du magnanime Pândouide, se plongèrent dans son corps. Profondément