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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/53

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» Les cochers furent établis comme les suivants du brahme et du kshatrya ; celui-ci d’aucune manière ne doit prêter son oreille aux paroles des cochers. 1,372.

» Moi, de qui le front est consacré et qui suis né dans la famille des rois saints ; moi sire, qui suis nommé un grand héros, à qui une cour est due et qui mérite les éloges des bardes, 1,373.

» Moi, qui suis tel, je ne puis remplir ici, meurtrier de l’armée ennemie, les fonctions de cocher pour l’Adhirathide. 1,374.

» Le mépris une fois encouru, puis-je combattre jamais ? Je t’adresse maintenant cette question, fils de Gândhârî ; et je retourne dans mon palais. » 1,375.

À ces mots, grand roi, Çalya, qui brillait de ses batailles, se leva en colère, et se retira à la hâte du milieu des rois. Ton fils, le caressant et l’ayant arrêté avec affection, avec respect, lui dit ces paroles douces, utiles en toutes les affaires : 1,376-1,377.

« Sans doute, Çalya, cela est ainsi que tu le comprends ; mais j’ai une certaine idée ; écoute-la, monarque des hommes. 1,378.

» Karna ne t’est pas supérieur, et je ne me défie pas de toi, prince ! Le roi, souverain de Madra, ne ferait pas ce qui ne serait pas vrai. 1,379.

» La vérité te fut d’abord exposée par les plus grands des hommes : c’est par cette voie, rejeton d’Arttâyana, que ta majesté en fut instruite : voilà mon opinion. 1,380.

» Parce que tu es devenu la flèche[1] des ennemis dans le combat, ô toi, qui donnes l’honneur, c’est pour cela que ton nom de Çalya[1] est vanté sur la surface de la terre.

  1. a et b Çalya, une flèche.