Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/71

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dharvas par milliers, par myriades, par centaines de millions, 1,545-1,546.

» Font parler dans sa marche divers instruments de musique. Dans le temps où le donateur des grâces, monté dans son char, s’avançait contre les Asouras : 1,547.

« Bien ! bien ! disait en souriant Viçvéça[1] ; avance-toi, Divinité, là où sont les Daltyas, et pousse vivement tes chevaux ! 1,548.

» Vois la vigueur de mes bras : je tuerai aujourd’hui les ennemis dans la bataille. » L’ayeul des mondes alors d’aiguillonner ses chevaux, rapides comme le vent et la pensée, vers ce lieu, où était la Tripoura, défendue, sire, par les Daîtyas et les Dânavas. Avec ses coursiers honorés par les mondes et qui semblaient dévorer l’atmosphère,

» L’Adorable se porta d’une prompte course pour la victoire des habitants du ciel. Tandis que, monté dans son char, Bhava s’avançait, tournant sa face vers Tripoura, son taureau, emplissant de bruit les plages du ciel, poussa un immense mugissement. À l’ouïe du beuglement vaste, épouvantable de ce taureau, 1,549-1,550-1,551-1,552.

» Les étoiles, ennemies des Dieux, tombèrent alors dans l’évanouissement ; les autres, se rassurant l’esprit, de tourner le front au combat. 1,553.

» Ensuite, Sthânou, armé du trident, rempli de colère, puissant roi, ébranla tous les êtres effrayés, les trois mondes et la terre. 1,554.

» De terribles prodiges annoncèrent qu’il encochait son dard. Sur ces entrefaites, le char de Brahma et de Roudra s’affaissa profondément par l’agitation donnée à la lune, au

  1. Maitre-de-tout, un des surnoms de Çiva.