Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
200
LE MAHA-BHARATA.

Ensuite Dhritarâshtra, le grand roi à la vaste renommée, ayant convoqué tous ses ministres, se mit à délibérer avec eux. 7440.

Bhîshma dit ; « Il ne me plaît nullement qu’on use de contrainte à l’égard des fils de Pândou ; car Pândou était pour moi ce qu’est Dhritarâshtra lui-même : c’est indubitable. 7441.

» Les fils de Kountî sont pour moi au même degré que les enfants de Gàndhârî ; et tel que je dois, ainsi dois-tu les défendre toi-même, Dhritarâshtra. 7442.

» De même que c’est mon devoir et celui du roi, de même c’est le devoir de Douryodhana, ton fils, seigneur, et de tous les autres enfants de Kourou. 7443.

» Les choses étant ainsi, je n’approuve pas la guerre avec eux. Fais la paix avec ces héros : qu’on leur donne la moitié de la terre ; en effet, ce royaume appartient aux aïeux et au père de ces enfants, les plus nobles de Kourou. 7444.

» Douryodhana, tu regardes cet empire comme l’héritage de mes ancêtres : tel, mon fils, il est vu par les Pândouides eux-mêmes. 7445.

» Si les illustres fils de Pândou n’avaient aucuns droits à la couronne, combien moindres seraient les tiens ou ceux de quelque autre enfant de Bharata ! 7446.

» Pour que tu fusses monté légitimement sur le trône, auguste rejeton de Bharata, il faudrait que ceux-ci eussent commencé par recouvrer leur diadème : tel est mon avis. 7447,

» Qu’on leur donne avec Madhoura la moitié du royaume ! cet arrangement, tigre des hommes, sera pour le bien de tout le monde. 7448.