Aller au contenu

Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
225
VANA-PARVA.

le cœur tout à sa pensée, l’esprit occupé de son projet, elle se jouait déjà avec ce beau Phâlgouna, amené par le désir dans un grand et splendide lit, jonché de célestes couvertures. 1819-1820 :

L’Apsara charmante sortit à l’heure, où la lune levée est plongée dans la bouche de la nuit, et se rendit au palais du fils de Prithâ. 1821.

Elle marchait, resplendissante et folâtre, portant un faisceau de fleurs dans ses cheveux abondants, longs, annelés et doux. 1822.

Elle semblait porter un défi dans sa marche avec la lune de son visage, qui avait la douceur de l’éloquence des œillades, à la lune même, qui avait, pour la défendre, son agrément et sa beauté. 1823.

Ses deux seins, où flottait un vaste collier de perles, arrosés d’un sandal divin et parfumés d’onguents célestes, l’un et l’autre d’une perfection exquise, palpitaient dans sa marche. 1824.

Admirable par la guirlande, dont la ceignaient les trois plis, elle brillait infiniment par sa taille, et s’inclinait à chaque pas sous la charge de sa gorge tremblante. 1825.

Sa croupe grasse, courbée, étendue par en bas comme une montagne, brillante habitation de l’Amour, était ornée d’une guirlande en forme de ceinture. 1826.

Son djaghana superbe rayonnait sous un vêtement délié et portait le trouble dans l’âme même des célestes rishis. 1827.

Ses deux pieds aux talons cachés, aux doigts, dont la surface était longue, dorée, inclinée comme le dos de la tortue, resplendissaient, chargés de parures gazouillantes. 1828.