Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
LE MAHA-BHARATA.

À ces mots, Bhîmaséna an comble de la colère, s’avança vers lui à grands pas, les menaces à la bouche, comme un lion de l’Himâlaya vers un chacal, et lui jeta ces mots dans la fureur, qui dominait son âme : 2628.

« Cruel, tu dis une chose, qui plaît à des gens vicieux, mais qui n’aura pas son accomplissement ; tu t’enorgueillis de la science de Gândhâra au milieu des rois ! 2529

» De même que tu blesses horriblement nos membres avec les flèches de ta voix, tel un jour, moi ! je te rappellerai ces paroles dans la guerre, où je trancherai tes membres sans pitié. 2530.

» Tes défenseurs, qui marchent sur tes pas, soumis au pouvoir de l’avarice et de la colère, je les conduirai avec leurs parents dans le séjour d’Yama ! » 2531.

Tandis que, déjà revêtu de la peau d’antilope, le héros, de qui la route était tracée par le devoir, tenait ce langage, Douççâsana, foulant aux pieds toute retenue, dansait autour de lui et le provoquait en criant : « Le taureau ! le taureau ! » 2532.

« Méchant Douççâsana, lui dit Bhîmaséna, est-il possible à toi de me jeter ces paroles injurieuses ! Qui peut se glorifier des richesses, qu’il doit à la fraude ? 2533.

» Que Vrikaudara, fils de Prithâ, n’être jamais dans les mondes bienheureux, s’il ne boit ton sang un jour, qu’il aura brisé ta poitrine dans un combat ! 2534.

» Après que j’aurai tué, — et ce ne sera pas long, — malgré tous les archers, les fils de Dhritarâshtra sur le champ de bataille, alors seulement je déposerai ma colère. Ce que je dis là, c’est la vérité ! » 2535.

Tandis que les Pândouides sortaient de l’assemblée, Douryodhana, l’insensé monarque, contrefit de son pas,