Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
SABHA-PARVA.

en se moquant, le pas vacillant de Bhîmaséna à la marche de lion. 2536.

Mais Ventre-de-loup, tournant à demi son corps, lui dit : « Tout ne finit pas de cette manière ! Je te répondrai, insensé, quand je t’aurai fait souvenir de cette moquerie en te donnant la mort, à toi et à tes parents ! » 2537.

Quand il se fut ainsi vu le jouet du mépris, le vigoureux et fier Bhîma, comprimant sa colère en lui-même, dit encore ces paroles dans l’assemblée des Kourouides, en sortant à la suite de son roi : 2538.

« Je tuerai Douryodhana ; Dhanandjaya lui-même sera le meurtrier de Rama ; et Çakouni, le tricheur aux dés, mourra sous les coups de Sahadéva ! 2539.

» J^ajouterai en outre cette grande parole de vérité au milieu de cette assemblée : les Dieux allumeront eux-mêmes k feu des combats entre nous ! 2540.

» Je tuerai dans une bataille ce pervers Souyodhana d’un coup de massue, et, sur le sol de la terre, je m’appuierai de mon pied sur sa tête ! 2541.

» Quant à ce héros en paroles seulement, ce méchant, cet injurieux Douççâsana, je veux un jour boire son sang comme un lion ! » 2542.

Arjouna dit :

« On n’entrevoit pas dans l’avenir Bhîma, ce qui est ainsi décrété par la voix des gens de bien ; mais dans quatorze ans, à compter de ce jour, on verra alors ce qui arrivera ! » 2543.

« Douryodhana, Kama, le fourbe Çakouni et Douççâsana, reprit Bhîmaséna, en voilà quatre, de qui la terre boira le sang ! » 2544.

« Suivant ton ordre, Bhimaséna, lui répondit Arjouna,