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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/82

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LE MAHA-BHARATA.

tune et la vérité. Un roi, qui d’abord ne méritait pas d’honneur en face d’eux, s’accroît de plus en plus sous l’influence d’une telle conduite. » 260.

Youddhishthira lui répondit :

« M’élevant à une pensée supérieure, je vais agir sans négligence, comme tu le dis ; et j’exécuterai complètement toute autre parole, qui sera opportune au temps et au lieu. » 261.

Cependant, auguste Bharatide, après que Vidoura s’en fut allé vers les fils de Pândou à l’hermitage, Dhritarâshtra à la vaste science fut tout consumé de regrets ; 262.

Et, songeant à la puissance de Vidoura, l’arbitre de la paix et de la guerre, il pensa qu’elle serait un immense accroissement pour les fils de Pândou. 263.

Agité par le souvenir de Vidoura, il vint à la porte du conseil, et, l’âme pénétrée de cette douloureuse image, il tomba en présence des Indras des rois. 264.

Dès qu’il eut repris sa connaissance et qu’on l’eut relevé du sol de la terre, le monarque adressables paroles suivantes à Sandjaya, qui s’était approché de lui : 265.

« Mon frère ! mon ami ! lui, qui est un second Dharma, visible aux yeux ! Au souvenir de lui, mon cœur est bien cruellement déchiré ! 266.

» Amène vite auprès de moi ce vertueux frère ! » Et, parlant ainsi, le souverain des hommes se lamentait pitoyablement. 267.

Ensuite, consumé de chagrin et rendu comme /ou au souvenir de Vidoura, le monarque dit encore à Sandjaya ces mots, que lui inspirait l’amour de son frère : 268.

« Va, Sandjaya ! Sache si Vidoura, mon frère, vit en-