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À NOS LECTEURS.
ix

le Râmâyana réduit, nous avions lu dans notre journal que l’Académie accordait un prix Monthyon à l’homme distingué, qui avait traduit l’Enfer du Dante. Cette mention nous mit sur le champ à l’esprit de porter bientôt à l’illustre société notre petit Râmâyana. C’était, dira-t-on, un ouvrage savant ! Mais l’ouvrage du poète Florentin n’est-il pas un ouvrage beaucoup moins populaire ?

L’Inde, objectera-t-on encore, est si éloignée de nous et ses mœurs si opposées aux nôtres !

Mais pas tant qu’on ne puisse dire les Indiens en quelque sorte les chrétiens de l’antiquité, car l’homme de ces temps y coudoie encore de bien près le Français de nos jours.

Et, d’ailleurs, si l’on veut trouver du plaisir dans une lecture du poème Dantesque, il faut connaître non-seulement l’histoire publique de l’Italie à cette époque, mais encore l’histoire privée de Florence, et ne rien ignorer de ces personnes, je dirai mieux, de ces individus et de ces faits particuliers, dont le souvenir pour beaucoup n’a point vécu jusqu’à nous. Je déposai l’ouvrage et je reçus du secrétaire perpétuel une lettre, m’annonçant qu’il était inscrit pour concourir au prix Monthyon.

Le temps marche vite, quand on est très-occupé, et j’arrivai bientôt, dix mois après, à l’époque d’une nouvelle distribution de ces récompenses : je lus tous