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Page:Faucher de Saint-Maurice - À la brunante - contes et récits, 1874.djvu/283

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à la veillée.

Heureusement qu’elle se termine bien.

C’est dans Paris : Vive le Roi !
Qu’est la fille d’un bourgeois,
Qui voudrait bien se marier ;
Mais son père l’a-t-empêcher.

Dans les prisons de Saint-Valier,
Il l’a-t-envoyé mener ;
Il l’a fait mettre en une tour,
Où l’on ne voit ni ciel ni jour.

La belle a bien été sept ans,
Sans voir aucun de ses parents ;
Au bout de la septième année,
Son père fut la visiter.

Bonjour, ma fille ! comment ça va ?
— Mon très-cher père, ça va bien bas ;
J’ai-t-un côté mangé des vers ;
Et les pieds pourris dans les fers !

— Mon très-cher père, prêtez-moi
Cinq ou six sols livres tournois
Pour r’mettre au maître chevalier
Qu’il vienne m’ôter les fers du pied.

— Ah ! oui ma fille, je t’en donnerai
Plus de cinq cents, plus d’un millier,
Si tu veux laisser tes amours,
Oh ! oui, les laisser pour toujours.

— Mon très-cher père ! allez-vous en
Avec votre or et votre argent,
J’estimerais mieux perdre le jour
Que d’abandonner mon amour.