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chap. xii. — la vallée. — les castors.

comme un terrible moyen d’attaque ou de défense. Mon arc était passé sur mon épaule gauche.

Ainsi équipé, je me mis en route joyeusement et continuai à marcher cinq jours sans rien rencontrer qui mérite d’être raconté.

Vers le soir du cinquième jour j’arrivai dans une petite vallée délicieuse. Un cours d’eau limpide et bordé de fleurs aux couleurs variées la coupait en deux parties et allait se jeter dans un ravin profond qui l’entourait de deux côtés. Au nord un bois épais que les lianes rendaient inextricable la fermait complètement.

On ne pouvait y pénétrer que par un passage de quelques mètres de largeur par lequel j’étais arrivé et qui était flanqué de chaque côté par des rochers à pic couverts de broussailles, d’euphorbes aux poils vésicants et d’agavés, dont les forts crochets sont une barrière infranchissable même pour les bêtes fauves.

Alors que les dangers que j’avais courus étaient loin de moi, et sans trop m’arrêter à l’idée que de nouveaux périls pouvaient me menacer, le goût de cette vie aventureuse et semée d’événements imprévus m’était revenu.

En face des œuvres de Dieu, vis-à-vis de cette