Il y a, enfin, les ouvrages encyclopédiques qui sont des dictionnaires étendus à toutes les connaissances humaines. On comprend qu’ils doivent être de plus en plus considérables pour suivre le développement de ces connaissances, et il y a longtemps qu’ils n’y suffisent plus. Les encyclopédistes ne peuvent que se borner à une œuvre d’enseignement général et de vulgarisation plus ou moins étendue, même lorsqu’ils se spécialisent dans une science ou un art pour faire, par exemple, une encyclopédie du droit, de la médecine, de la peinture ou de la musique, etc.
Au ve siècle, il y avait déjà une certaine présomption dans l’idée de Marcianus Capella de réunir en un seul ouvrage toutes les connaissances humaines. D’autres suivirent avec la même prétention et on eut Les Etymologies ou Origines, d’Isidore de Séville (viie siècle), le Dictionarium universale, de Salomon de Constance (ixe siècle). Vincent de Beauvais fit, au xviie siècle, un ouvrage semblable. Au xviie siècle, plusieurs tentatives encyclopédiques se produisirent. Les travaux de Mathias Martins, d’Alsted, de Bacon, furent d’utiles éléments que Chambers employa pour son Cyclopedia ou Dictionnaire des arts et des sciences, publié en 1728, à Londres. C’est cette œuvre qui donna à Diderot l’idée de l’Encyclopédie dont l’esprit fut celui du dictionnaire de Bayle et des philosophes, ses principaux collaborateurs : Voltaire, Montesquieu, J.-J. Rousseau, etc… Le Discours préliminaire de l’Encyclopédie, écrit par d’Alembert, est toujours une belle introduction à une étude raisonnée des connaissances humaines.
L’Encyclopédie méthodique, de Panckoucke, commencée en 1781, terminée en 1832, suivit. Mais on peut négliger ce gros ouvrage, et d’autres d’importance quelconque, pour arriver aux deux plus remarquables du xixe siècle. Le premier est le Grand Dictionnaire Universel du xixe siècle, de Pierre Larousse, publié de 1866 à 1876. Il a été composé dans un esprit qu’on regrette de ne plus trouver dans ceux qui sont présentés comme le continuant, tel le Nouveau Larousse illustré, réduction encyclopédique qui paraît conçue pour fournir aux gens du monde les notions conventionnelles et « bien pensantes » qu’ils doivent avoir de toutes choses. Le second, la Grande Encyclopédie (1885 et années suivantes), est l’œuvre encyclopédique française actuellement la plus complète. Des travaux du même genre et aussi importants ont été publiés à l’étranger, particulièrement en Angleterre et en Allemagne. — Edouard Rothen.
GRANDEUR n. f. de grand. Ce qui est grand ; ce qui est étendu. La grandeur d’un pays, d’une ville, d’un parc. La grandeur d’un bâtiment, d’un vaisseau, d’un immeuble. De même taille, de même grandeur. Le frère et la sœur sont de même grandeur. En mathématique, on appelle grandeur tout ce qui est susceptible d’être augmenté ou diminué. Le mot grandeur s’emploie souvent au figuré pour désigner l’autorité et la puissance. La grandeur d’un monarque. La supériorité : la grandeur d’âme. Un air de grandeur, c’est-à-dire un air fier et dédaigneux. Grandeur est également le titre que l’on donne aux princes de l’Église : Sa Grandeur l’évêque de Paris.
« Pouvoir, dignité, honneurs. La philosophie nous met au-dessus des grandeurs ; rien ne nous met au-dessus de l’ennui. » (Mme de Maintenon).
GRANDILOQUENT adj. (du latin grandis, grand, et loqui, parler). Qui parle ou qui écrit avec grandeur, avec emphase et affectation. Un discours grandiloquent ; un style grandiloquent. La grandiloquence n’est pas le caractère du grand orateur ou du grand écrivain, au contraire. Le plus souvent, la grandiloquence ne couvre que de l’ignorance et de la présomption.
L’éloquence est une qualité, la grandiloquence est un
GRAND-LIVRE n. m. On appelle Grand-Livre la liste établie par le Ministère des Finances en vertu de la loi du 24 août 1793 et qui contient le nom de tous les créanciers de l’État et tout ce qui a trait à la Dette publique. Si l’on tient compte de toutes les opérations financières auxquelles se livrent les gouvernements ; si l’on considère l’accumulation toujours plus importante de la Dette publique, on peut s’imaginer ce que signifie le Grand-Livre. Ce qui n’empêche pas, du reste, les conservateurs sociaux de déclarer que toute cette paperasserie est une manifestation de l’ordre. Nous ne sommes pas de cet avis et, sans contester l’utilité qu’il y a, et qu’il y aura toujours à tenir des comptes, nous pensons cependant que ceux-ci pourraient être singulièrement simplifiés dans un organisme qui ne présenterait pas le caractère désordonné de l’État bourgeois et capitaliste.
Commercialement, le Grand-Livre est un registre sur lequel on classe par compte toutes les opérations du Journal. MM. O. Garnier et C. Pinsart, professeurs de cours commerciaux, nous décrivent, dans leur Cours pratique de Comptabilité, l’utilité du Grand-Livre. « Le Grand-Livre, bien que livre auxiliaire, n’est pas moins indispensable que les livres obligatoires ; c’est un des plus importants au point de vue comptable. »
En effet, si, à un moment donné, le commerçant veut, soit établir sa situation générale, soit dresser le compte d’un tiers, il peut évidemment, à cet effet, avoir recours au Journal, qui contient toutes ses opérations ; mais celles-ci y étant inscrites par ordre de date, sans aucun classement méthodique, le travail à faire sera long et difficile. Ce dernier inconvénient disparaîtra complètement par l’emploi du Grand-Livre, où les opérations relatives à une même valeur ou à une même personne sont centralisées au compte correspondant.
Le Grand-Livre est, en conséquence, un outil indispensable à tous ceux qui entretiennent des relations commerciales avec leurs semblables et qui sont obligés, par cela même, de tenir des comptes. Il est évident que dans une société où sera abolie l’exploitation et d’où aura disparu l’argent, cause de tant de bassesses, le crédit n’ayant plus de raison d’exister, la comptabilité sera réduite à sa plus simple expression et ne sera plus embarrassée par une foule de Grand-Livre qui ont aujourd’hui leur utilité, mais qui la perdront demain.
GRAPHIQUE adj., (de graphie, du grec graphê, action d’écrire). Se dit de tous les objets, descriptions, opérations qui, au lieu d’être simplement énoncés, sont représentés par des dessins, des lignes ou des figures. Les signes graphiques d’une langue sont les caractères de l’écriture de cette langue. On trace un graphique pour établir une ligne de chemin de fer et la marche des trains sur cette ligne ; pour déterminer la marche d’une machine, etc. Le mot graphique est également employé comme synonyme de diagramme ; dans ce cas il n’est plus adjectif mais nom masculin et désigne le tracé que décrivent certains appareils enregistreurs.
En minéralogie, on donne le nom de graphique à des minéraux dont la forme rappelle celle des caractères d’écriture ou qui sont assez tendres pour servir de crayon.
GREDIN (E) n. Race de petits chiens appelés couramment Epagneuls d’Angleterre parce qu’ils sont originaires de ce pays. C’est surtout au sens figuré que