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Caire, 12 et 30. Alexandrie, 14,7 et 26,8. Palerme, 12 et 25,5. Alger, 12,8 et 25,9. Rome, 7,2 et 24,5. Naples, 9,3 et 24,2. La Rivièra (Nice-Menton), 9 et 23,5. Barcelone, 9 et 24,5. Paris, 2,4 et 18, 3. Berlin, 0 et 19. Varsovie, —3,8 et 18,8. Moscou —11 et 19 avec maximum absolu 38 et minimum —43. Leningrad, —9,3 et 17,8 avec maximum 35 et minimum —39. New-York —1 et 23,9. Saint-Louis, —1,5 et 25,6. Nouvelle-Orléans, 12,3 et 28,4. San-Francisco, 9,9 et 14,8. Yokohama (Japon), 5 et 24. Tokio, 3,2 et 24,5. Peking, —5 et 26,2.

Pour terminer cette nomenclature, en apparence aride, mais en vérité très parlante, disons encore qu’il tombe le plus d’eau dans les pays tropicaux, notamment aux Indes et que les pays les plus arides et secs sont l’Égypte, l’est de la Russie, l’Asie centrale, l’intérieur de l’Australie et une bande de terre entre les Andes et le Pacifique qui traverse Lima, la capitale du Pérou.

Maintenant, ajoutons encore, pour terminer, ce fait curieux que toutes les villes qui se trouvent sur la voie ferrée qui relie, par plus de huit mille kilomètres Paris, par Berlin, Varsovie, Moscou, etc., etc., à Irkoutsk, capitale de la Sibérie, située au bord du lac Baikal, profond de 1.375 mètres, ont la même température moyenne pour le mois de juillet, soit de 18 à 19 degrés, tandis que la moyenne de janvier est de 2,4 à Paris et de -25 immédiatement à l’est de Irkoutsk.

Ainsi se présente à l’observateur attentif notre Terre, alternativement glacée et torride avec des montagnes dépassant 8800 mètres d’altitude et des creux d’Océan descendant à 10 kilomètres au-dessous du niveau de la mer et qui, « légère comme une plume », tourbillonne autour de son axe en 23 heures 56′ 4″ et autour du Soleil dans une année, à raison de 29 kilomètres et demi par seconde, en suivant l’astre du jour qui l’entraîne dans sa course vertigineuse de 20 kilomètres par seconde sur une courbe non mesurée encore de la Voie Lactée. – Frédéric Stackelberg.

N.-B. – Jakoutsk et Verchnojausk ont une température annuelle moyenne de -11 et -17 degrés. L’écart des maxima, qui peuvent atteindre 33 à 34 degrés au mois de juillet, et des minima (plus de -63 en janvier) est près de 100 degrés. En Martinique (Antilles), où les températures ne varient que de 21 à 35, cet écart n’est que de 14 ; à Para (Brésil équatorial), pas plus de 12 degrés (23 à 35), et à Quito, qui est situé sur l’Équateur, à 2850 mètres d’altitude, la température moyenne de l’année se maintient constamment entre 13,3 et 13,7. – F. S.


MÉTHODE s. f. (latin methodus ; grec methodos).— L’ordre qu’on met, qu’on suit pour dire, enseigner ou faire quelque chose, pour arriver à un but constitue une méthode. La manière d’être ou d’agir prend ce nom occasionnellement. L’ouvrage qui contient, rangés dans un ordre de progression logique, les principaux éléments d’une science, d’un art, s’appelle méthode.

En philosophie, la marche rationnelle de l’esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité. Ainsi la règle employée pour faire une démonstration scientifique prend le nom de méthode.

Dès lors la méthode nous apparaît comme une démonstration par le raisonnement. En fait de raisonnements, s’il en est de bons, il en est aussi de mauvais, de sorte qu’il en est de même des méthodes. « Si, dit Colins, les hommes ont généralement mal raisonné, il ne faut pas en conclure qu’ils raisonnent toujours mal ; la nécessité sociale les forcera à bien raisonner ou à disparaître. »

Il est plus difficile que certains ne pensent de bien raisonné, et surtout d’employer la bonne méthode pour arriver à cette fin, parce que les préjugés sont vivaces. La première chose à faire consiste à se défaire

des préjugés qui faussent l’intelligence, comme la méthode à employer pour bien raisonner consiste à oublier ce que l’on croyait savoir pour y substituer ce qu’on saura.

Cette méthode nous paraît la meilleure pour acquérir les connaissances qu’on ignore. L’expérience nous permet de constater que les enfants apprennent bien plus vite que les personnes âgées. Cela se comprend. Les enfants ne savent pour ainsi dire rien ou bien peu, ils ont plus ou moins conscience de leur état d’ignorance ; aussi sont-ils portés à s’instruire volontairement.

Il en est tout autrement des hommes, qu’on appelle instruits, quand il s’agit de s’assimiler une autre règle, de suivre une autre méthode pour acquérir une instruction dont ils ne soupçonnent pas le besoin.

« Les hommes instruits, dit De Potter, croient savoir, et même bien savoir, tout ce qui est du domaine de l’intelligence. Leur vanité ne leur permet pas de supposer qu’aucune raison personnelle puisse avoir un horizon plus étendu que le leur. Il en est ainsi parce que ces hommes reculent devant le travail de se faire enfant pour se former un autre raisonnement, un langage nouveau dont ils n’avaient pas même l’idée. Ils feignent d’ignorer que tout doit changer, jusqu’aux expressions ou du moins jusqu’à la valeur vague, jusqu’ici impropre, souvent fausse qu’on leur avait enseignée. »

Nos savants oublient que ce qui était relativement bon pour le passé, devient mauvais dans le présent et ne peut plus, pour l’avenir, être base d’ordre. Malgré les déceptions que les systèmes plus ou moins empiriques apportent dans la vie sociale, ces mêmes personnes ne se résoudront que bien difficilement à chercher et à trouver une nouvelle voie qui leur donne la preuve de leurs fautes en les orientant vers la vérité.

Acculé dans ses derniers retranchements, le savant de nos jours consentira péniblement à adopter par-ci, par-là, quelques modifications qu’il engrènera, au petit bonheur des circonstances, dans son système, espérant ainsi opérer une rénovation générale. Il ne réfléchit pas assez qu’un système est une œuvre tout d’un jet ou d’une pièce qui doit, non seulement exposer le but qu’il poursuit, mais démontrer les possibilités de l’atteindre.

Que le prolétaire, l’opprimé, le déshérité s’intéresse à ajuster, à coudre un morceau de tissu neuf sur un habit usé, la nécessité lui en fait souvent une obligation dans notre société ; mais que les classes possédantes, qui sont plus ou moins les classes dirigeantes, fassent une obligation légale aux classes laborieuses et opprimées de vivre de privations, alors que la société générale regorge de richesses, n’est et ne peut être que le résultat, la mise en pratique d’une mauvaise méthode.

Ainsi, au point de vue social qui nous intéresse particulièrement, la méthode employée jusqu’à ce jour ne permet pas de pouvoir espérer une rénovation sérieuse et scientifique des conditions d’existence des opprimés qui n’ont rien à espérer de bon de l’organisation sociale de nos jours.

Une méthode, pour être réellement scientifique, doit se présenter dans le cadre de l’harmonie générale, elle ne doit pas viser à tasser des choses disparates ni à accoupler des choses inconciliables.

D’un bon raisonnement, d’une bonne méthode appliquée à la vraie science dépend le bonheur domestique et social. C’est vers cette méthode et cette science que les efforts de l’Humanité doivent tendre. – Elle Soubeyran.

MÉTHODE (scientifique ou expérimentale). La connaissance scientifique s’oppose à la connaissance mystique. Celle-ci repose sur l’intuition, la foi, l’autorité, celle-là sur l’expérience, le raisonnement,