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PAP
1955

jette aux opprimes du monde entier un cri d’espérance et d’encouragement.

La Papauté est un chancre hideux qu’il faut extirper complètement, définitivement, si l’on veut en finir avec toutes les tyrannies et toutes les oppressions, basées sur le mensonge, la haine, le fanatisme et l’intolérance.



Pour compléter ce trop rapide et insuffisant exposé, voici quelques notes puisées dans la Chronologie des Papes. Il n’est pas douteux que, sur 260 papes qui ont régné — infaillibles représentants de la vertu et de Dieu ! — plus de la moitié ont été d’effroyables gredins, des tyrans sans scrupules, des débauchés, des voleurs, des assassins, des monstres avides de richesses, qui se vautraient dans les turpitudes les plus écœurantes.

Des 33 premiers évêques de Rome, nous ne dirons rien : ce sont d’illustres inconnus, dont la personnalité (pourtant canonisée !) et l’œuvre sont absolument nulles.

Sylvestre (319), associe l’Église à l’empereur Constantin, couvert de crimes.

Libérius (352). Un des responsables des luttes sanglantes provoquées par l’hérésie des Ariens.

Damase (366). Compétitions et luttes sanglantes à Rome.

Séricius (384). S’associe au tyran Maxime pour exterminer les Manichéens.

Innocent (402). Arme l’Occident contre l’Orient et suscite partout des conflits fanatiques.

Boniface (418). Déclare indigne d’être clerc tout homme qui avait eu le malheur d’être esclave (Malgré cela, il y a des gens qui prétendent que c’est l’Église qui a supprimé l’esclavage !)

Léon (440). Tyrannique persécuteur des Nestoriens, des Pélagiens, des Manichéens, bref, de tous ceux qui pensaient autrement que lui.

Symmachus (498). Élu en même temps qu’un autre pape, Laurent. Guerres civiles. Accusé de crimes énormes, Symmachus fut déposé, mais revint au pouvoir après une lutte sanglante. Bannit les Manichéens et brûla leurs livres.

Boniface II (530). Encore deux compétiteurs : Boniface et Dioscore.

Jean II (533). Achète son élection à prix d’or. Le Sénat proteste contre le corrupteur.

Vigilius (537). Pape souillé de crimes. Fut détrôné et traîné dans la ville, la corde au cou. Mourut en exil.

Pélagius (555). Réclame le premier la peine de mort contre les incrédules.

Grégoire (596). On l’appelle « le grand ». Il encense le tyran Phocas, assassin de toute la famille impériale. Développe la superstition et favorise le pullulement de la clique monacale.

Fabinian (604). Voulait qu’on brûlât tous les livres.

Honorius (625). Condamné comme hérétique par un concile œcuménique.

Théodore (642). Absout Martine, femme de Constantin, qui avait empoisonné son mari pour lui succéder.

Conon (686). — Sergius (687). Nouveaux schismes et nouvelles discordes. Sergius achète son élection en donnant à l’archidiacre Pascal les couronnes d’or suspendues devant l’autel de Saint-Pierre.

Constantin (708). Fait crever les yeux à l’archevêque de Ravenne et condamne de nombreux citoyens rebelles à sa tyrannie.

Grégoire III (731). Ordonne de prier pour les morts et de donner pour eux… à l’Église…

Constantin II (767). C’était un simple laïque, qui se fit élire par violence et corruption.

Léon III (795). Le peuple de Rome se soulève contre ce criminel et l’attaque en pleine procession.

Eugêne II (824). Encore un schisme. Le commerce des reliques et ossements prend une magnifique extension.

Léon IV (847). Imagina qu’un évêque ne pouvait être condamné que sur les dépositions de 72 témoins (il en suffisait de deux pour condamner un laïque !).

Papesse Jeanne (854). Les cléricaux nient son existence, relatée par plusieurs chroniqueurs et historiens du temps. Enceinte d’un cardinal, elle mourut en accouchant.

Formose (891). Chasse son concurrent Sergius par la force.

Boniface VI (896). Véritable scélérat. Condamné et supplicié pour ses nombreux forfaits.

Étienne VII (896). Fait déterrer, pour le juger, son prédécesseur Formose. Il fut lui-même emprisonné et étranglé.

Jean X (898). Schisme entre lui et Sergius, fils de Benoît. Jean X fait un archevêque âgé de 5 ans.

Léon V (903). Compétitions, dépositions, emprisonnements.

Christophe (903). S’empare par la force de la Papauté. Chassé à son tour et tué par Sergius III.

Sergius III (904). Monte sur le trône pontifical dont il avait été chassé deux fois. Célèbre par ses débauches avec la courtisane Marozia, dont il eut un fils, qui fut également pape, Jean XII.

Jean XI (914). Pape grâce à l’appui de Théodora, femme perdue de débauches.

Jean XII (931). Incestueux, assassin. Eut d’innombrables maîtresses et commit de multiples viols. Crevait les yeux et arrachait la langue à ses rivaux. Mourut des suites d’une correction qui lui fut infligée par un mari le surprenant en flagrant délit avec sa femme.

Jean XIII (956). Ce scélérat, chassé par le peuple romain, ne se maintint que par une sanguinaire répression. Était le fils de la courtisane Théodora II, fille de Théodora I et sœur de Marozia. Pendant 60 ans la « sainte Église » fut en réalité gouvernée par des… grues.

Léon VIII (963). Créature de l’empereur Othon, qui fait étrangler son rival Benoît, élu pourtant par le clergé.

Jean XIV, (965). Chassé par le gouverneur de Rome, il le fit tirer par quatre chevaux et s’acharna sur son cadavre.

Boniface VII (974). dut s’enfuir à Constantinople, volant les trésors du Vatican. fit crever les yeux de son rival, le pape Jean XV.

Grégoire V (996). fait couper les mains, le nez et les oreilles à son concurrent Jean XVIII, qui fut ensuite pendu.

Benoit VIII (1012). Violentes compétitions avec Grégoire.

Benoit IX (1033). Élu pape à 12 ans. Se vautra dans les orgies. Trois papes gouvernent en même temps, s’arrachant à qui mieux mieux les richesses de l’Église.

Clément II (1046). — Damase II (1048). Tous deux meurent empoisonnés.

Nicolas II (1058). Chasse et excommunie son prédécesseur Benoit X, qui s’était d’ailleurs imposé, lui aussi, par la force.

Grégoire VII (1073). L’un des papes les plus redoutables. Astucieux, vindicatif et cruel, fit peser sur le monde une tyrannie effrayante.

Urbain II (1088). Fit prêcher la première Croisade. Les papes sont responsables de la mort des cinq millions d’hommes qui ont péri dans ces hécatombes.

Pascal (1099). Son règne fut rempli d’attentats, de scandales et d’assassinats.

Caliste II (1120). Persécute l’anti-pape Grégoire VIII.

Honorius II (1124). Excite les seigneurs à exterminer les Normands incrédules.

Lucius II (1144). La Papauté était alors expulsée de Rome par la haine des Romains.