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sur les ruines du Vatican. ( « La Vie universelle », n° 1, page 15.)

— L’ensemble de la Nature est vivant, et non mort, comme le disaient les partisans de saint Augustin (l’Aigle de l’Église), auteur de 252 volumes. Haeckel a combattu l’erreur géocentrique, mais il faut aussi combattre l’erreur biocentrique, qui consiste à limiter la vie des organismes terrestres. Kuckuck a publié, à cet égard, un livre volumineux et peu connu ( « L’Univers, être vivant », 1911, Kündig, Genève). L’activité des astres est gigantesque, les éléments sont synthétisés dans les étoiles et les rayons cosmiques de Millikan constituent l’annonce de la naissance des éléments à la faveur des électrons positifs ou négatifs, produisant de la sorte les atomes. Ces cadavres bâtissent la nature. Le Ciel étoilé, envisagé comme un autel sépulcral par le fanatisme, est une vie universelle. ( « La Vie universelle », n° 9, page 163.)

— La différence classique entre la matière morte et la matière vivante a été écrasée par la plasmogénie. Tout vit. Je suis heureux de donner la Vie à tout, associé à Dastre, Fouillée, Jules Félix, A. Mary, F. Monier, Zucca, Andrenko, etc… J’ai l’honneur d’octroyer le ciel étoilé aux hommes et ceux-ci à l’Infini. En effet, nous avons cette suprême consolation : nous sommes immortels, nous faisons partie de l’Univers et irons toujours d’une forme à l’autre, en menus fragments ou comme des géants, comme des poussières d’étoiles ou comme des cellules solaires. Rien ne meurt : dans l’Indifférence universelle tout se tient et tout se pénètre. Le vivant est un soupir de l’Infini. Le cadavre est un fantôme. ( « La Vie universelle », n° 10, page 191.)

d) Extraits (Raphaël Dubois) :

— En analysant attentivement les arguments invoqués par les philosophes spiritualistes d’une part et par les matérialistes d’autre part, je fus conduit à reconnaître qu’en réalité, on passe sans transition appréciable de la Force à la Matière et réciproquement, et que ces deux principes ne sont, en somme, que deux aspects d’une seule et même chose, d’un principe unique, à la fois Force et Matière. Pour le distinguer des conceptions dualistes, je proposai alors de baptiser le nouveau-né « Protéon », pensant que c’était aussi le meilleur moyen de faire disparaître de la Science le mot force et le mot matière qui, dans mon esprit, exprimaient des erreurs susceptibles de conduire à une impasse, comme cela arrive aux religions buttées à des dogmes immuables. ( « La Vie universelle », n° 2, p. 7.)

Bibliographie. — A.-L. Herrera : Una nueva ciencia, « La Plasmogénia » (Maucel, éditeurs, à Barcelone, 1926) — A. et A. Mary : Dictionnaire de Biologie physiciste (Maloine, 1921, Paris). — A. Mary : Les Horizons du Physicisme (Maloine, 1923, Paris). — A.-L. Herrera : Biologia y Plasmogénia (Herrero Hermanos, 1924, Mexico). — Stéphane Leduc : Théorie physico-chimique de la Vie (Poinat, éditeur, Paris, 1910). — Biologie Synthétique (Poinat, éditeur, Paris, 1912). — L’Énergétique de la Vie (A. Poinat, éditeur, Paris, 1921). — Raphaël Dubois : Naissance et évolution du Protéonisme ( « Vie Universelle », n° 2 à 7). — A.-L. Herrera : La Vie latente dans l’Univers ( « Vie Universelle », n° 1 à 10). — Foveau de Courmelles : La Vie et la Lumière ( « Vie Universelle », n° 5). — Félix Monier : Lettres sur la Vie (Vallée du Mont Ari), 1921 (à Châtenay-Malabry, Seine). — Georges Lachovsky : L’Origine de la Vie (Nilsson, Paris, 1925). — Carl Störmer : De l’Espace à l’Atome (Alcan, Paris, 1929). — Barbedette : Face à l’Éternité (Luxeuil-les-Bains, Haute-Saône). — Jules Regnault : Les Méthodes d’Abrams (Maloine, Paris, 1927). — Kuckuck : L’Univers, être vivant (Kundig, éditeur, Genève, 1911). — Victor Delfino : La vida y la muerte, los origenes de la vida, los progresos de la plasmogenia, produccion de amibas artificiales, biologia universal, el error

biocentrico ; El Cosmos y la vida. Nuevos horizontes de la biologia, etc., et cent traductions diverses. — Aristide Pradelle : L’Atome fluide moteur du monde (Delesalle, éditeur, Paris, 1912). — Albert Dastre : La Vie el la Mort (Paris, 1902). — Paul Kammerer : Allgemeine Biologie (Stuttgart 1920). — Israël Castellanos : Plasmogénia (Hyygia Madrid, 1918). — J. Nageotte : Organisation de la matière (Alcan, Paris). — H.-F. Osborn : The origin, and evolution of Life (New-York, 1921). H. Bechhold : Colloids in Biology and Medicine (NewYork, 1919). — Martin Fisher : Œdema and Nephritis (New-York, Willis, éditeur, 1921). — J. Alexander : Colloïd Chemistry (1922, vol. 26, New-York). — Kunstler et Prévost : La matière vivante (Masson, Paris, 1924). — Aug. Lumière : Nouvelles hypothèses (Masson, 1921). — A.-L. Herrera : La Silice et la Vie (en préparation, 1930). — A. Zucca : L’uomo e l’infinito (Voghera, 1906, Rome). — Rôle de l’Homme dans l’Univers (Paris, Schleicher).

Parmi les revues qui ont publié des articles sur la Plasmogénie, on peut citer : Protoplasma, Homo, Semana medica, La Revista Blanca, Medicina Argentina, Côte d’Azur Médicale, Intuicion, L’Idée Libre, Le Courrier Médical, Estudios, Le Semeur, L’En-dehors, La Vie Universelle (organe de l’Ass. Intern. Biocosmique), etc…


PLATINE n. m. (espagnol : platina, de plata, argent). Métal malléable, dont la couleur, à l’état pur, varie entre le blanc d’argent et le gris de plomb. C’est le plus lourd des corps connus, son poids spécifique allant jusqu’à 22, 069 quand il a été travaillé. Mais c’est aussi le plus inaltérable ; il ne s’oxyde à aucune température, résiste à la plupart des agents chimiques et n’est fortement attaquable que par l’eau régale et plus lentement par l’acide sulfurique nitreux, la potasse, l’azote de potassium et le cyanure de potassium. Son point de fusion est de 1.800 degrés.

Ce métal, qui se trouve toujours mélangé dans la nature avec d’autres métaux ayant des propriétés analogues, comme le palladium, l’iridium, l’osmium, etc., a été découvert en Amérique méridionale, au Brésil, en Colombie. Il existe aussi dans les dépôts aurifères et diamantifères de Bornéo, et sur la pente orientale des monts Oural. L’infusibilité et l’inaltérabilité du platine donne lieu à un procédé d’extraction spécial. On attaque la mine de platine par l’eau régale et on précipite par le chlorhydrate d’ammoniaque ; le précipité calciné produit ce qu’on nomme le platine en épongé ; cette matière est réduite en poudre fille qui puisse former une boue avec de l’eau ; cette boue placée dans un moule est comprimée le plus possible. Le gâteau obtenu est alors chauffé, puis martelé sur une enclume pour en rapprocher de nouveau les parties. Après cette opération, le platine peut être forgé, comme le fer, puis laminé, étiré en fil, etc. On emploie le platine dans beaucoup de circonstances ; on en fait des chaudières, des alambics pour les usines de produits chimiques ; des creusets, des tubes, des capsules pour les laboratoires. On a essayé aussi de l’employer en bijouterie. On munit de pointes de platine les paratonnerres. On l’applique également sur la porcelaine, surtout en couverture totale, qui donne l’apparence de l’argenterie. Associé avec 10 p. 100 d’iridium, il a servi à la construction de l’étalon type du mètre international. — Ch. Alexandre.


PLOUTOCRATIE n. f. (du grec Ploutos, richesse et Kralos, pouvoir). Influence des riches dans un État. Gouvernement des riches. Carthage fut une ploutocratie (Larousse). En fait, il n’y a jamais eu que des ploutocraties. Tout État dit policé est l’expression de la classe dominante, et cette classe est celle qui détient la richesse (capitaux et instruments de production). Ploutocratie au moyen âge, dans le système féodal,